Du porc breton vers Taïwan ?

Le taïwanais Wu Chih-chung, le député Eric Bothorel, le président de la FDSEA 22 Didier Lucas et l’éleveur Anthony Damany. - Illustration Du porc breton vers Taïwan ?
Le taïwanais Wu Chih-chung, le député Eric Bothorel, le président de la FDSEA 22 Didier Lucas et l’éleveur Anthony Damany.
Wu Chih-chung, représentant de Taïwan en France, vient de visiter un élevage porcin à Langoat (22) puis la Cooperl à Lamballe. Un pas en faveur de l’export de viande française ?

En prenant la tête du Bureau de représentation de Taipei en France cet été, Wu Chih-chung s’est fixé l’objectif de développer les échanges entre les deux pays « pour des futurs durables ». Lundi 17 décembre,
accompagné du député costarmoricain Éric Bothorel, l’ambassadeur a visité l’atelier de 400 truies de Claude et Anthony Damany, à Langoat (22). « Ma première fois en élevage », confiait-il, ravi, à la sortie.

Une petite île au gros PNB

Alors que la peste porcine sévit en Chine, l’importation vers Taïwan de tout produit à base de porc chinois est désormais interdite. L’île-république semble en quête de nouveaux partenaires pour sécuriser ses
approvisionnements, le diplomate se méfiant des relations trop exclusives avec des géants comme la Chine qui « peuvent vous punir » à tout moment. « Cela donne aujourd’hui une opportunité à la filière française ». Conscient que son pays est « lointain et méconnu », Wu Chih-chung a rappelé que le produit national brut (PNB) de Taïwan, avec 600 millions de dollars US, est supérieur à ceux de Suède, Russie, Australie, Suisse ou Brésil…

« Mais la France n’apparaît qu’au 4e rang européen pour le commerce avec Taïwan, derrière l’Allemagne, les Pays-Bas et le Royaume-Uni… Le made in France ne représente que 2,4 % de nos importations de produits porcins. Cela pourrait augmenter progressivement, en travaillant sur la confiance. » Si l’image des produits français est « excellente », les Anglo-saxons sont « nettement meilleurs en marketing » pour se placer… Le créneau de la viande fraîche est occupé par la production locale, mais aussi par le Japon, les États-Unis et le Canada. « Cependant des produits transformés français ciblant une clientèle aisée ont leur place. »

La Cooperl, apte à répondre ?

Carole Joliff, qui siège à la FNP, réagissait : « Tout nouvel échange commercial nous intéresse. C’est forcément une chance pour les éleveurs bretons…» La syndicaliste a ensuite accompagné Wu Chih-chung à la Cooperl à Lamballe, « probablement l’entreprise du territoire la plus apte à travailler avec Taïwan. »


Tags :
Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article