De l’avis des représentants des syndicats, la détection précoce des agriculteurs en difficulté est le premier levier à actionner.
Pour aider les hommes et femmes en prise à des difficultés économiques, financières, sociales ou familiales, le plus difficile reste la détection. « C’est pourquoi nous avons réuni les OPA et l’ensemble des organisations autour d’une charte pour signaler des agriculteurs en difficulté et pour intervenir de la meilleure façon qu’il soit pour ne plus laisser les gens seuls », explique Frank Guéhennec, FDSEA. Il ajoute : « La Chambre d’agriculture et la FRSEA sont aussi capables d’apporter des réponses humaines et juridiques dans l’intérêt de l’agriculteur ».
Intervenir tôt
« Les coopératives, le comptable, la MSA ou le banquier peuvent détecter précocement ces cas », estime Noël Rozé, Coordination rurale. « Il faut intervenir sur les aspects juridiques. Le dépôt de bilan est un outil de gestion, mais ce qui gêne les agriculteurs est de voir leur nom dans la presse. Il faudrait trouver une autre système anonyme pour intervenir avant qu’il ne soit trop tard ».
Pour Charlotte Kerglonou-Mellier, Confédération paysanne, « l’association Solidarité Paysans estime que 9 fermes en difficulté sur 10 peuvent continuer leur activité. La Chambre d’agriculture doit être au plus près de ces cas difficiles ». L’agricultrice déplore aussi le fait qu’en CDOA, « les syndicats n’ont plus accès à ces dossiers d’agriculteurs en difficulté. La transparence n’existe plus ». Enfin, le syndicat souhaite des acteurs plus neutres autour de la table pour discuter des situations, « pas seulement les créanciers ».