Chaque année, l’Ille-et-Vilaine accueille 11 000 personnes supplémentaires. L’urbanisation est inévitable, mais des projets existent pour la rendre plus économe. Et les agriculteurs péri-urbains saisissent parfois des opportunités… « La ville, on ne la domine pas de toute façon », déclare un des agriculteurs dans le film de Mathilde Mignon, « La Terre et le temps ». La documentariste a filmé plusieurs agriculteurs d’Acigné et Thorigné-Fouillard le temps d’un été. Sur ces communes situées aux portes de Rennes, les agriculteurs rencontrent de nombreuses difficultés pour poursuivre leurs activités agricoles : déplacement de bâtiments, terres en bail précaire, difficultés à faire circuler le troupeau, baisse du nombre d’agriculteurs… « Il n’y a plus de lien avec l’agriculture » Empreint de nostalgie, mais montrant les adaptations de ces agriculteurs, le film a été projeté au Cinéma Le Triskell à Betton dans le cadre de l’assemblée locale Icoopa du secteur de Cesson-Sévigné. « Je suis devenu un paysan de ville. Aujourd’hui, je ne connais pas tous mes voisins, il n’y a plus de lien avec l’agriculture dans ma commune », regrette un producteur d’Acigné. « J’ai arrêté de produire des cochons et je suis passé en bio en 90 », retrace-t-il. Volailles cuites, pain, garages en location… Un autre producteur, sur 63 ha dont 40 ha en bail précaire, a fait le choix d’arrêter le lait et les taurillons et propose aujourd’hui des volailles en vente directe, des poulets cuits. « Cette activité me permet d’être en contact avec les habitants autour de l’exploitation. Pour l’alimentation des volailles, j’ai mis en place une fabrique d’aliments à la ferme. » « Avec l’urbanisation, j’ai perdu des plans d’épandage », explique un autre témoin qui a lui aussi transformé son activité. « Les anciennes étable et maternité sont devenues une salle des fêtes et je…
La ville mange des terres, mais offre aussi des opportunités