Lors de leurs réunions publiques dans les Pays d’Ille-et-Vilaine, les candidats de la liste Confédération paysanne aux élections Chambre d’agriculture ont porté leur projet axé sur « des paysans nombreux pour des territoires vivants ».
« Face aux questionnements sur leurs revenus, leur temps de travail, sur la transmission, sur leurs pratiques culturales, la Confédération paysanne souhaite apporter des réponses aux agriculteurs. En parallèle, nous avons la volonté de travailler en lien avec les citoyens et consommateurs pour répondre à leurs attentes sur la qualité de l’air, de l’eau, le bien-être animal, la vitalité des territoires… », a souligné Éric Duverger, le 14 janvier à Iffendic. Et de souligner : « Une agriculture moderne est une agriculture en phase avec son temps. »
Avoir du poids auprès des décideurs
Il a rappelé les enjeux du scrutin qui va se dérouler jusqu’au 31 janvier. « La Chambre d’agriculture a un rôle politique et participe au développement agricole sur plusieurs pôles : formation, installation-transmission, productions végétales et animales, territoires. » Mais les élections à la Chambre d’agriculture ont aussi un enjeu de « représentativité syndicale pour avoir du poids auprès des décideurs dans nos propositions futures. »
« 1 installation pour 1 départ »
Parmi les caps prioritaires du syndicat, figure le renouvellement des générations, avec un objectif de « 1 installation pour 1 départ ». « Nous refusons l’agrandissement qui supprime des actifs agricoles. Des solutions comme de meilleures retraites, des avantages fiscaux doivent être apportées aux cédants. Nous proposons que les salariés de la Chambre d’agriculture visitent l’ensemble des futurs cédants quelques années avant leur retraite, pour savoir s’ils souhaitent transmettre. Toute ferme est transmissible », note Jean-Sébastien Piel. « Nous souhaitons aussi revoir le schéma directeur régional des structures pour donner la priorité n°1 à l’installation avec un indicateur économique. » Pour aider les porteurs de projet à s’installer, le syndicat s’est impliqué dans la création de la Ciap (Coopérative d’installation en agriculture paysanne) sur le département. « Cette structure propose une préparation d’un an alliant stage, formation et accompagnement individuel, ainsi que l’appui de « paysans référents ». L’idée est de construire autour du porteur de projet un réseau d’acteurs du territoire pour une installation pérenne. »
Des aides liées à l’emploi
Sur le revenu, le syndicat porte la maîtrise et la répartition des volumes. « L’État français doit aussi imposer des prix liés aux coûts de revient. Et les aides Pac doivent reconnaître l’emploi. En Bretagne, seuls 15 % des agriculteurs concentrent 50 % des aides publiques », chiffre Aline Métayer. « Il faudrait une aide à l’UTH. Les maraîchers par exemple ne touchent rien de la Pac », évoque un participant.
Autonomie maximale
Cécile Legrand Mogis ajoute que la Confédération paysanne plaide pour « une autonomie maximale des agriculteurs. La formation doit les épauler dans ce sens. Des systèmes plus autonomes permettent davantage de résilience. » Le syndicat va par ailleurs militer pour une loi foncière renforcée en faveur de la préservation des terres agricoles. « La Chambre doit être présente sur les dossiers de défense du foncier », déclare Denis Cohan. « Nous nous félicitons de l’abandon du projet de parc d’attractions qui entendait s’installer sur 82 ha à Guipry-Messac. À l’initiative de la contestation, la Conf’ 35 a été rejointe par la FDSEA, les JA et la Coordination rurale sur ce dossier. »