L’élevage est une activité qui déclenche des émotions. Veau, agneau, chevreau… Les petits ruminants sont d’autant plus concernés par ces questionnements du type : « Mais pourquoi séparez-vous les jeunes animaux de leur mère ? » Ici pas de réponse réglementaire. On serait tenté de répondre de manière technique : pour des raisons sanitaires, pour l’organisation de travail, etc. Mais cette réponse peut être incomprise et insuffisante, voire inadaptée, face à un public non averti. « C’est inhumain ! » Il est d’autant plus difficile de répondre à une question qui renvoie le consommateur à ses propres pratiques de vie. Aussi, des visiteurs ne manqueront pas de faire un parallèle entre l’humain et l’animal. Les mots simples apaisent les craintes Alors comme les débats sur l’élevage sont chargés d’émotion, peut-on aussi répondre par une réponse affective ? « Les arguments les mieux perçus et les plus rassurants restent effectivement dans le domaine de l’affectif », analyse Elsa Delanoue, travaillant sur ces questions sociétales pour l’Idele, l’Ifip et l’Itavi. « Souvent, on s’interdit l’argument affectif mettant en évidence la relation entre l’éleveur et ses animaux. Pourtant, les animaux qui vous suivent dans les bâtiments, qui viennent chercher une caresse etc., sont des histoires qui intriguent. Et tous les éleveurs ont ces anecdotes du quotidien à raconter. » Après avoir mené des confrontations entre éleveurs et consommateurs, il en ressort que ce sont les mots simples, enfantins qui apaisent les craintes : « On les sépare, mais les animaux se voient ; la mère appelle son petit, mais cela ne dure pas longtemps ; au bout de quelque temps, les deux s’oublient ; l’animal n’est pas seul, il retrouve ses congénères ; on assure les besoins de l’animal… » « Il est important d’apporter des réponses —même simples— à toutes les questions pour…
Quand l’affect s’en mêle