Même si les lignes bougent, les hommes demeurent rares dans les emplois de services aux personnes. Ils sont pourtant bien accueillis et appréciés pour leurs compétences.
Évoluer dans un environnement féminin quand on est un homme n’est pas forcément difficile. « On est même bien accueillis », souligne Alexis Ganche, 22 ans, qui travaille depuis 2014 dans une maison de retraite à Dol-de-Bretagne. « Il n’y a qu’un seul homme dans chacun des trois services d’une quinzaine de personnes. Malgré les équipements, ces métiers sont tout de même physiques. Et les personnes âgées apprécient de voir aussi des garçons. Nos collègues femmes nous disent que l’ambiance est meilleure avec des équipes mixtes ».
Des stages dans des univers différents
Fils d’agriculteur, Alexis Ganche ne souhaitait pas travailler dans ce secteur. « En 4e au collège, je me posais des questions sur mon avenir. Je n’aimais pas trop l’école, mais j’avais le contact facile… » Il décide alors d’intégrer la 3e à projet professionnel du lycée Les Vergers à Dol-de-Bretagne (35). « Les élèves y sont bien suivis et la formation est plus concrète. J’ai pu réaliser plusieurs stages (commerce, ambulances, maison de retraite…) qui m’ont permis de mieux définir mon orientation. J’ai rapidement apprécié la qualité du contact qu’on peut nouer avec les personnes âgées. »
Il poursuit en intégrant la filière Bac Pro Sapat (Services aux personnes et aux territoires) dans le même établissement. « Avec deux stages par an dans cette formation, nous découvrons de nombreux secteurs professionnels : hôpital, personnes âgées ou handicapées, petite enfance, accueil – tourisme… J’aimais beaucoup moins le contact avec les enfants, mais c’est une bonne expérience. »
Des matières professionnelles
Pendant leur formation, les élèves travaillent des matières professionnelles leur permettant d’acquérir des compétences propres à ces secteurs : santé, toilette, manipulation, utilisation du matériel médical, organisation du travail, animation… Florian Herry a suivi la même formation. « Les hommes sont bien accueillis dans les services féminins. Nous sommes complémentaires », confirme-t-il. Les deux garçons ont passé un concours d’aide-soignant après leur Bac. « C’est un plus pour s’insérer dans le monde du travail. »
Prochainement pompier professionnel
Florian Herry a commencé par travailler aux urgences de l’hôpital de Dinan comme brancardier, dans les chambres funéraires, puis à l’accueil des patients. Après avoir passé un diplôme d’ambulancier, il rejoint une entreprise privée d’ambulances. « Nous transportons les gens pour des consultations, des sorties d’hôpital. Nous intervenons aussi pour des urgences à domicile », détaille le jeune homme qui est dans le même temps pompier volontaire rattaché à la caserne de Dinan.
« Déjà enfant, je voulais être pompier », souligne-t-il. Il a récemment passé un concours pour devenir pompier professionnel et va intégrer une caserne des Côtes d’Armor au 1er février. « J’aurai alors 4 mois de formation supplémentaires. » Dans ces fonctions, le rapport homme-femme est inversé même si « ça évolue aussi. Heureusement. »
5 à 10 % des effectifs
Dans notre filière Sapat, les garçons sont peu nombreux, représentant entre 5 et 10 % des effectifs, voire moins certaines années. Pourtant, ils sont recherchés et appréciés dans les métiers des services aux personnes. Sur les trois années de Bac pro, les élèves réalisent 18 semaines de stage en tout et sont confrontés à tous les secteurs d’activité : petite enfance, santé – dépendance, social et accueil – tourisme. À l’entrée, environ 80 % des jeunes souhaitent s’occuper des enfants. À la fin, ils sont plutôt intéressés par les personnes âgées avec qui ils peuvent davantage partager. Après avoir obtenu leur Bac pro, la plupart complètent avec un concours pour devenir aide-soignant, auxiliaire de puériculture, éducateur spécialisé, ambulancier… Ils ont d’excellentes bases pour accéder à tous ces métiers. Philippe Pinot, directeur du Lycée Les Vergers de Dol-de-Bretagne