Un régime d’athlète pour les béliers

Béliers Suffolk et Charollais. - Illustration Un régime d’athlète pour les béliers
Béliers Suffolk et Charollais.
La préparation alimentaire et la rigueur du ratio bélier/brebis ou agnelles sont des éléments à prendre en compte pour optimiser les résultats de reproduction en élevage ovin.

D’après diverses études menées, les béliers ont des activités très différentes selon les individus. Néanmoins, ils vont être soumis, pendant six semaines, à une sollicitation importante durant la lutte. Aussi, pour assurer une bonne prolificité du troupeau ovin, il convient de veiller à leur préparation et ce, bien avant le début de la lutte.

Deux mois de flushing

La spermatogénèse dure deux mois. Deux mois pour « bichonner » les mâles du troupeau pour qu’ils soient vaillants en début de la lutte. Deux mois durant lesquels, ils recevront un complément alimentaire pour un bon flushing : « En bergerie avec du foin, on peut distribuer 600 g de céréales, 100 g de tourteau de soja et 20 g de CMV 7/21. À l’herbe, 500 à 700 ­g de céréales suffiront », détaille Laurent Sagot, de l’Institut de l’élevage, intervenant lors de la journée régionale ovine, mardi 22 janvier à Plouray (56).

Bien préparés et en nombre suffisant

« Avant la mise à la lutte, triez les animaux. Vérifiez à ce qu’ils ne boitent pas, ne soient pas malades et qu’ils soient reposés et déparasités », rajoute-t-elle. Et s’il faut un mâle pour 40 à 50 brebis en saison, il en faut deux fois plus en contre-saison : 1 bélier pour 20-25 femelles. Pour des agnelles, sur synchronisation des chaleurs, un mâle expérimenté est requis pour 3 à 5 femelles.

Jamais un seul bélier dans un lot

Il existe peu d’outils pour vérifier si un bélier est fertile. Mais « pour mesurer la bonne forme du bélier, il suffit de soupeser le poids de ses testicules ». Mettre plusieurs béliers dans un lot assure la réussite de la fertilité. « Un effectif plus important que les critères de référence ne peut en aucun cas nuire aux résultats de fertilité », avertit Laurence Sagot. Aussi, si un des béliers est stérile, les autres vont compenser… Et résoudre le problème de choix car le mâle a des préférences, validées par une étude récente menée par l’Inra : le bélier discerne les femelles selon leur valeur productive et va saillir en premier lieu les individus en bon état, veillant à maximiser les chances de perpétuer son espèce… Si deux béliers de race différente sont dans le même lot, ils vont d’abord saillir les femelles de leur race. Entre agnelles et brebis, le mâle va opter en priorité pour les adultes… « Donc, si vous avez des lots hétérogènes, scindez-les. »

Des béliers en pleine force de l’âge

Les béliers sont actifs dès 8 mois, parfois plus tôt. Ils sont utilisés en lutte entre 1,5 et 5 ans d’âge. « Les béliers de l’année présentent 30 % de fertilité de moins que les adultes. Les affecter seuls à la reproduction dans un lot peut casser leur croissance. On évite de les mettre en lutte », rappelle Laurence Sagot. Et en aucun cas, on ne les affecte aux lots d’agnelles.

Carole David et Alan Le Peutit


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