Les purges automatiques à haute fréquence, l’électrolyse saline et la circulation d’eau permanente sont des systèmes pour maîtriser la qualité de l’eau. Ils n’offrent pourtant pas tous les mêmes résultats.
« L’eau est le 1er aliment des volailles. Au cours de leur durée d’élevage, elles en consomment 2 fois plus que d’aliment. Un lot de 34 000 poulets de chair va consommer en moyenne 231 m3 d’eau, ce sera 500 m3 pour un lot de 8 000 dindes », déclare Angélique Travel, de l’Itavi, lors de la journée nationale volaille de chair. L’objectif est clair, les volailles doivent avoir accès, en permanence, à de l’eau en quantité suffisante et surtout de bonne qualité sanitaire.
Mettre en place un traitement adapté
Il faut respecter certaines étapes essentielles pour obtenir en permanence une eau de qualité. « Tout d’abord, l’installation doit être conçue correctement au niveau du tableau, de l’équipement et de la distribution. Il est important de réaliser un diagnostic pour évaluer les besoins, la bactériologie et la chimie. Il faut mettre en place un traitement de l’eau adapté, réaliser des contrôles adéquats et réguliers. L’entretien du circuit d’eau et des équipements de distribution en cours de lot et au moment du vide sanitaire ne sont pas à négliger », explique Angélique Travel. Elle rappelle qu’une eau claire n’est pas synonyme d’une eau de qualité. Les circuits d’eau sont souvent victimes de développement de biofilm. Ce dernier est composé de populations microbiennes (bactéries, champignons, microalgues) recouvrant l’intérieur des canalisations.
Des purges pour maîtriser la qualité
« Nous avons testé plusieurs dispositifs de maintien de la qualité de l’eau en élevage et évalué leur efficacité, les avantages et inconvénients de chacun. Nous avons suivi la qualité de l’eau en observant le biofilm en bout de ligne d’eau, prélevés des échantillons pour analyses bactériologiques et physico-chimiques au sas et en bout de ligne. Nous avons aussi noté le processus de nettoyage et désinfection, le traitement de l’eau pendant la bande, le pH, la température, la concentration en chlore et péroxyde à chaque prélèvement, ainsi que les performances des animaux en cours de lot », décrit Aurélie Buteau, de l’Itavi. Le système de purges automatiques à fréquence élevée, toutes les 3 heures en début de lot puis baisse progressive en cours de lot a été testé sur 2 bâtiments identiques de 1 200 m2 en poulet de chair.
« Les purges automatiques à haute fréquence permettent de mieux maîtriser la qualité de l’eau. Mais, de façon générale, la qualité est bonne dans les 2 poulaillers. La diminution de la fréquence de purges ne permet pas une disparition totale du biofilm. Cependant, depuis l’essai, l’éleveur a diminué le nombre de purges car, à haute fréquence, la litière se dégrade en bout de ligne. » L’électrolyse saline de l’eau a été testée sur un élevage avec un bâtiment de canards à rôtir et un poulailler de poulets label, éloigné de 170 m. Le système est performant en canards avec un maintien d’une bonne qualité d’eau malgré l’absence de traitement lors du processus de nettoyage-désinfection. « Les résultats sont moins bons en poulets certainement en lien avec l’éloignement du poulailler du système d’électrolyse et le débit plus faible. »
Le système de circulation d’eau en continu repose sur 2 lignes superposées pour former une boucle où l’eau circule sans arrêt. Ce système a été testé sur un élevage de poulets bio. « Nous avons remarqué la présence récurrente de germes et de biofilm. Il manque un protocole efficace de nettoyage et désinfection du système et d’un suivi régulier de la qualité de l’eau. Le système de circulation d’eau permanente ne suffit pas à lui seul à assurer la qualité de l’eau. Ces 3 systèmes ne sont pas à eux seuls garants de la qualité de l’eau. Le préalable incontournable est le processus de nettoyage et désinfection », conclut Aurélie Buteau.