Portée par des années d’innovation et d’adaptation, la petite fleur jaune a su conquérir les champs et y maintenir une place privilégiée. Mais cette tête de rotation n’échappe cependant pas à la compétition internationale. La saison 18/19 a signé une production européenne en retrait, pour cause de rendement décevant. La récolte qui atteignait presque 22 Mt en 2017, a chuté à 19,6 Mt en 2018. La déception a été d’autant plus vive en France, que les surfaces y avaient largement progressé (1,6 million d’hectares en 2018). En alignant seulement 4, 9 Mt, la France conserve malgré tout largement la pole position européenne, loin devant l’Allemagne en chute libre à 3,7 Mt, et la Pologne à 2,1 Mt. Pas de hausse en cours de saison Face à un marché communautaire structurellement déficitaire, les producteurs espéraient voir les prix de la graine française grimper en cours de saison. Mais sur le marché d’Euronext, les cotations sont restées coincées dans une fourchette de prix de 355/380 €/t. La première explication souvent avancée concerne l’épée de Damoclès des biocarburants d’importation et les batailles politico-juridiques entre la Commission et les pays concernés, qui a coupé le marché de toute visibilité. La deuxième est liée au marasme qu’a connu l’huile de palme (à des prix au plancher pour cause d’offre supérieure à la demande). La troisième, concerne la chute du pétrole au dernier trimestre 2018. Enfin, la mise au pilori de la graine de soja nord-américaine par la Chine, a enfoncé un peu plus le clou. Le fait est que l’analyse du marché du colza ne peut pas se limiter à l’échelle européenne. Près des deux tiers de la production mondiale se concentrent chez deux poids lourds : l’UE et le Canada. Ce dernier est largement excédentaire, exportant environ la moitié de sa production, soit 11…
Colza : Regarder au-delà de nos frontières