Des producteurs du Finistère se forment à l’informatique, car la dématérialisation remet de nombreuses démarches à plat.
Les écrans ont rapidement colonisé les maisons et les entreprises, et malheur à celui qui n’a pas pris le train en marche… La Chambre d’agriculture a fait le choix avec Yann Primo, animateur dans le Finistère, de prendre le taureau par les cornes, et de dispenser des formations en initiant les bases à des agriculteurs du département. « Les interventions ne demandent que 5 h 30 de concentration », chiffre-t-il, pour ne pas assommer les stagiaires. Il n’existe à ce jour que peu de formations partant de la base, ces formations veulent combler ces lacunes en étant pratiques. Sandrine Léon, formatrice à l’Iréo de Lesneven, assure la partie théorique.
Quatre étapes de travail
Ces formations courtes sont organisées en 4 étapes : Internet et la messagerie, l’organisation du bureau pour en faire un outil de pilotage stratégique, les Smartphones et tablettes pour gagner en mobilité. La dernière étape va plus loin, avec des partages d’expérience, destinés à éliminer le gaspillage de temps administratif. Concrètement et après chaque session, Yann Primo stimule les stagiaires par des mails auxquels il faut répondre, en renvoyant des liens hypertextes, des photos du bureau de son exploitation… « On comprend plus vite quand on réussit à le faire seul, de chez soi », pense l’animateur.
Du concret
« Tout devient compliqué », avoue un stagiaire, comme « les déclarations Pac, on a peur de mal faire. Je réalisais moi-même mes déclarations pour le remboursement de la TIPP facilement par papier, aujourd’hui je ne sais plus le faire ». Sur son exploitation, ce remboursement représente quelque 300 €. Une somme identique lui est demandée par son cabinet comptable pour déclarer informatiquement sa situation…
Hervé Lichou, producteur de porcs à Bourg-Blanc, souhaitait par cette formation « reprendre les bases. L’informatique, on ne va pas y couper », sourit-il, avec une motivation de pouvoir « reprendre la main sur l’administratif ». Si les formations sont majoritairement composées d’hommes de plus de 50 ans, il ne faut surtout pas éprouver de culpabilité de repartir de zéro pour se former. Et Yann Primo souhaite aboutir à des formations par visio-conférences, entrant dans le cadre de Vivéa, par des FMD (formation mixte digitale). Les agriculteurs pourront ainsi se former depuis le bureau de l’exploitation.