Des actions pour baisser les nitrates dans l’eau

Delphine Macé, associée du Gaec Michard ; Bernard Delhaye, vice-président eau du Morbihan ; Jean-Noël Lagueux, vice-président Loudéac Communauté Bretagne Centre ; Laurent Kerlir, président de la Chambre d’agriculture 56 ; André Piquet, président du syndicat du grand bassin de l’Oust ; Jean-Jacques Michard, associé du Gaec Michard. - Illustration Des actions pour baisser les nitrates dans l’eau
Delphine Macé, associée du Gaec Michard ; Bernard Delhaye, vice-président eau du Morbihan ; Jean-Noël Lagueux, vice-président Loudéac Communauté Bretagne Centre ; Laurent Kerlir, président de la Chambre d’agriculture 56 ; André Piquet, président du syndicat du grand bassin de l’Oust ; Jean-Jacques Michard, associé du Gaec Michard.
Les agriculteurs des bassins versants du Lié et de l’Oust ont mis en place des actions volontaires pour faire baisser le taux de nitrates dans l’eau. Résultat, la moyenne est aujourd’hui de 27 mg/L bien loin du seuil fixé à 50 mg/L de nitrates dans les eaux brutes.

« Nous avons souhaité montrer concrètement le travail réalisé par les agriculteurs sur le territoire dans le but de préserver la qualité de l’eau », a déclaré Laurent Kerlir, président de la Chambre d’agriculture du Morbihan mardi 29 janvier, à la veille de l’ouverture du Carrefour de l’eau qui se déroulait à Rennes les 30 et 31 janvier. Le rendez-vous était fixé sur l’exploitation laitière de Delphine Macé et de son frère Jean-Jacques Michard à Rohan (56) qui se situe en bord de cours d’eau du bassin versant de l’Oust.

La démocratisation des couverts végétaux

« Il y a 15 ans, nos parents avaient initié la démarche de reconquête de la qualité de l’eau en implantant des couverts végétaux durant l’hiver », se rappelle Delphine Macé. Jean-Jacques Michard poursuit : « Au début, on se demande à quoi cela va servir et ce que ça va nous apporter. Aujourd’hui, on se rend compte que c’est indispensable et nous nous sommes adaptés. Nous implantons du RGI comme culture intermédiaire d’hiver, cette culture qui capte l’azote du sol et permet d’assurer la mise à l’herbe des génisses en sortie d’hiver. Nous la récoltons en ensilage qui sert aux vaches laitières en juillet/août lorsque les pâtures ne produisent plus. »

Les éleveurs ont aussi réduit leurs apports d’azote minéral sur céréales en optimisant leur répartition grâce à l’utilisation du logiciel Farmstar qui fournit une cartographie satellite des parcelles et des préconisations pour les apports d’engrais. « Nous avons investi 600 000 € dans un nouveau bâtiment en 2015 et nous avons tenu compte des attentes environnementales en créant une fosse à lisier et une fumière permettant le stockage des effluents pour 6 mois minimum », ajoute Delphine Macé.

Un taux de nitrates qui tombe à 27 mg/L

« Depuis 2001, les agriculteurs se sont mobilisés sur la base du volontariat en menant des actions de bassins versants. En 2012, un plan d’actions agricoles a été mis en place sur le territoire avec comme objectif la réduction des concentrations en nitrates », déclare Laurent Piquet, président du syndicat du grand bassin de l’Oust. Les résultats se sont rapidement fait sentir. Il y a 10 ans, sur le captage de la Herbinaye alimenté par les bassins versants du Lié et de l’Oust, les résultats d’analyses dépassaient régulièrement les 50 mg/L de nitrates. Entre 2013 et 2017, la moyenne était à 41 mg/L pour un objectif fixé à 40 mg/L.

« Aujourd’hui, les derniers résultats donnent 27 mg/L de moyenne », se réjouit Laurent Piquet. Tous ces résultats sont le fruit d’actions collectives et individuelles : flashs techniques, analyses de sols, de reliquats, d’effluents, d’azote potentiellement lessivable, des plates-formes d’essais, des rendez-vous bout de champs, des démonstrations agronomiques, des portes ouvertes sur des exploitations… L’objectif de baisse significative puis de maintien des teneurs en nitrates dans l’eau potabilisable en dessous des 50 mg/L est atteint. « Les actions volontaires des agriculteurs ont permis d’éviter une réglementation supplémentaire ce qui était important pour la profession », lance Laurent Kerlir. Et de conclure : « Nous devons nous en inspirer en ce qui concerne les nouveaux enjeux tels que les phytosanitaires, l’énergie ou le climat. Il faut devancer les choses avant qu’on nous les impose. »

Le captage de la Herbinaye en quelques chiffres

  • Superficie de 1 140 km2 dont 793 km2 dans les Côtes d’Armor et 347 km2 dans le Morbihan,
  • 75 000 ha de SAU,
  • 1 770 km de cours d’eau,
  • 1 607 exploitations agricoles concernées.


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