Du confort en litière malaxée

L’aération est favorisée dans le bâtiment du Gaec de l’Enclos en Loire-Atlantique. - Illustration Du confort en litière malaxée
L’aération est favorisée dans le bâtiment du Gaec de l’Enclos en Loire-Atlantique.
Certains éleveurs optent pour des litières compostées ou malaxées, pour un gain de temps et favoriser le bien-être des vaches.

Des éleveurs disposant de bois, ayant peu de paille disponible ou ayant un projet de construction de nouveau bâtiment ont participé à l’atelier sur les litières malaxées, proposé lors des « Journées énergisantes BTPL », en décembre à Dol-de-Bretagne (35). Ce type de litière qui composte sous les animaux se développe aux USA, en Israël, mais aussi aux Pays-Bas, en Autriche, en Italie… L’objectif des éleveurs faisant ce choix est de limiter les problèmes de boiteries — plus fréquents en système logettes / lisier — qui ont des conséquences en cascade sur la reproduction, les mammites, la production… Certains espèrent aussi gagner en efficacité du travail et améliorer le bien-être et le vieillissement des vaches.

« Moins de problèmes de pattes »

En Loire-Atlantique, le Gaec de l’Enclos (4 associés, 210 ha, 160 VL traites) qui était en logettes auparavant a fait le choix d’une aire paillée avec du miscanthus pour son nouveau bâtiment. « Notre objectif était de gagner du temps, d’avoir une litière confortable et des vaches propres. C’est le cas et nous avons moins de problèmes de pattes », soulignent les associés dans un témoignage vidéo. La première année, ils ont effectué un 1er curage en août 2017, après la mise en service en janvier 2017 et des ajouts de matériaux en fin d’hiver car la litière était saturée. « Mais en 8 mois, nous n’avons eu aucun problème de cellules. C’est un produit qui sèche très vite avec du soleil et de l’air. »

Des matériaux sains

« L’outil de malaxage est à adapter selon le matériau et ne doit pas travailler à plus de 5 cm de profondeur pour ne pas remonter les bactéries du dessous », indique Dominique Lagel, ingénieur BTPL. Côté matériau, il doit être « sain (non contaminé ou moisi), d’origine végétale pour limiter les risques sanitaires, suffisamment sec et absorbant, peu fermentescible pour éviter les excès de température, facile à épandre et à reprendre lors du curage et pouvant être malaxé facilement avec un matériel simple. » Des menues pailles, des sciures, des plaquettes de bois, du miscanthus… peuvent être utilisés. « Certains composts végétaux sont interdits aux Pays-Bas car ils favorisent des bactéries thermorésistantes pouvant poser des problèmes dans des fabrications laitières. »

Une barrière poussante

Le bâtiment en toit d’usine a été conçu pour aérer au maximum la litière et est équipé à l’arrière d’un filet brise-vent amovible. Les associés ont aussi investi dans une barrière poussante qui envoie les vaches sur l’aire d’exercice où elles font leurs besoins (nettoyage en hydrocurage). « Ainsi, la qualité de la litière est préservée. » En hiver, les éleveurs effectuent deux passages par jour d’une herse rotative ou d’un cultivateur pour aérer la litière (un passage lorsque les vaches pâturent). « L’objectif est de curer 3 à 4 fois par an. »
Aujourd’hui, les éleveurs apportent 125 kg/VL de litière après curage, puis 62 kg/VL quinze jours après, plus des ajouts périodiques selon l’état du couchage. Pour assurer leurs stocks, ils ont implanté 9 ha de miscanthus en mai dernier.

Une diversité de systèmes

En Israël, on recommande pour les aires libres compostées une surface de 25 m2/VL, avec un curage par an et de la ventilation par brasseurs d’air. Aux USA et aux Pays-Bas, la quantité de litière est plus forte avec une surface de 12 à 15 m2/VL et un curage annuel. Ces bâtiments peuvent être équipés d’un sous-sol avec ventilation par air pulsé ou aspiré au travers de la litière pour favoriser le compostage et l’évaporation de l’humidité. En France, ce sont des systèmes demandant moins de surfaces et donc moins coûteux qui sont privilégiés (7 à 9 m2/VL) avec une ventilation naturelle. Ils nécessitent par contre un apport de litière et un malaxage réguliers et un curage lié au suivi des températures. « Si la température est supérieure à 40 °C à 10 cm de profondeur, il est recommandé d’évacuer la litière », note Dominique Lagel.


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