La couverture végétale protège les cultures

Phuopsis stylosa est très adapté aux bords de tunnel. - Illustration La couverture végétale protège les cultures
Phuopsis stylosa est très adapté aux bords de tunnel.
Alain Ferré et son équipe de chercheurs ont tenté de trouver le meilleur compromis entre plantes couvre-sol et préservation des rendements des cultures maraîchères.

Les plantes couvre-sol, autrement appelées « enherbement volontaire », sont destinées à limiter les pousses d’adventices, l’entretien des abords de serre ou encore à attirer les insectes auxiliaires bénéfiques aux cultures. Les piloselles ou les phuopsis font partie des ces végétaux intéressants à implanter aux abords de structures, directement en culture ou dans les gros pots.

Cette piste explorée par l’équipe d’Alain Ferré, responsable technique de la station de recherche Astredhor des Ponts-de-Cé (49), revient à déterminer l’intérêt, les espèces, les avantages et les contraintes d’un enherbement volontaire. Dans un projet construit dans le cadre du RMT biodiversité et agriculture nommé Placohb, le technicien a présenté au dernier Sival ses derniers résultats. Le responsable se veut pragmatique. « Il existe des antagonismes dans les plantes couvre-sol : si cette dernière s’implante rapidement, elle aura tendance à envahir l’espace. Si elle empêche la levée d’adventices, il peut y avoir une concurrence en disponibilité des nutriments pour la culture », prévient-il. Tout se joue alors dans la recherche du meilleur compromis.

Laisser la place à la sérendipité

Dans un panel d’essais menés sur le territoire français, les comportements de différentes espèces ont pu être notés suivant l’itinéraire technique, la présence ou non d’irrigation. Parfois, les recherches font observer des résultats intéressants en couverture du sol grâce au hasard : ce phénomène se nomme sérendipité. « Nous l’avons observé avec un semis d’une espèce de matricaire, peu concluante au printemps, mais qui s’est avéré très couvrante à l’automne après un binage », explique Alain Ferré. Mais les conclusions des chercheurs ne sont fort heureusement pas seulement le fruit de ce hasard. Ainsi, les piloselles sont maîtrisées par un simple passage de tondeuse et cette plante aime les terrains secs. Elle conviendra alors aux bords de serre.

Ce tapis évitera le développement d’autres adventices indésirables montant en graine, venant alors polluer les cultures. Si lippia nodiflora, sorte de verveine, est quelque peu envahissante, elle a néanmoins l’avantage d’attirer les insectes bénéfiques. Elle peut donc être intéressante en faible densité de semis. Les travaux de recherche vont encore se poursuivre, en affinant les méthodes d’implantation suivant les espèces, en observant les effets allélopathiques des plantes, ou encore en travaillant sur des plantes à cycles décalés des cultures.

Les gros pots ont aussi droit à leur couvre sol

Sur les cultures en gros pots utilisés chez les pépiniéristes, les plantes couvre-sol sont implantées en même temps que l’arbuste, à raison de 5 pieds par pot, en substitution aux cosses de sarrasin. « Les turquettes fonctionnent très bien, comme les véroniques (Veronica cantiana). Le thym à tiges longues est également adapté à la technique, mais les lapins en sont très friands », prévient Alain Ferré.


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