Mettre les moyens pour être efficace au travail

Un des 3 bâtiments de l’élevage, réservé aux vaches allaitantes. - Illustration Mettre les moyens pour être efficace au travail
Un des 3 bâtiments de l’élevage, réservé aux vaches allaitantes.
Stéphane Divouron, du Gaec du Vieil Argouet à Le Bodéo (22), a fait part des leviers mis en place sur son exploitation pour optimiser le temps de travail, lors d’une journée technique organisée par Eilyps, vendredi 25 janvier.

Outre l’autonomie alimentaire, un de ses chevaux de bataille, Stéphane Divouron, associé avec sa mère Évelyne au Gaec du Vieil Argouet, à Le Bodéo (22), a également travaillé sur l’efficacité du travail sur son atelier naisseur-engraisseur de 60 Charolaises et ce, bien avant son installation en 2015. Il a en effet été auparavant salarié sur l’exploitation durant les trois années précédant le départ en retraite de son père Rémy.

Des vêlages groupés

[caption id= »attachment_39301″ align= »alignright » width= »176″]Stéphane Divouron, éleveur à Le Bodéo. Stéphane Divouron, éleveur à Le Bodéo.[/caption]

Durant cette période, il a adopté le détecteur de vêlage. « Evolution nous avait proposé un test, j’ai vite été conquis, malgré son coût élevé ». Les alertes par SMS et message vocal lui permettent d’être plus serein durant la phase intensive de vêlages, de septembre à novembre. « Et de gagner des nuits de sommeil ! » Ces vêlages groupés facilitent par contre la mise en lots et les interventions. Équipé de systèmes de contention dans chaque box, l’éleveur peut intervenir seul et en toute sécurité. « Les barrières ne manquent pas. Même si elles ne servent pas souvent, elles ont toutes leur utilité. »

Adapter son site pour optimiser la mélangeuse

Après son installation, la première action de simplification du travail est arrivée avec l’investissement d’une mélangeuse et d’un télescopique pour assurer son chargement. « Un achat loin d’être anodin, précise le jeune éleveur, et qui demande une réflexion à mener sur l’organisation du travail. Nous avons à cet effet centralisé toute la partie des fourrages sur une zone de préparation pour limiter les temps de circulation. Il me faut 20 minutes pour préparer 1,7 tonne d’aliment. » La ration est ainsi distribuée 1 fois par jour aux vaches allaitantes et taurillons et tous les 3 jours pour les génisses. Ration repoussée en 5 minutes deux fois par jour par un pousse-fourrage fabriqué maison.

« Mes animaux étaient souvent en acidose et donc plus nerveux. » La mélangeuse permet d’obtenir une ration plus homogène, d’incorporer des fourrages plus diversifiés, réduisant jusqu’à trois semaines le temps d’engraissement des taurillons avec un gain en classification de carcasse, passant ainsi de R+ à U-. « Cette meilleure valorisation me permet d’avoir un retour rapide sur investissement. »

Moins de manutention avec un parc mobile

90 % d’inséminations artificielles (IA) sont pratiquées sur l’exploitation. Les génisses, élevées sur un second site à Lanfains (22), doivent ainsi être triées pour leur rapatriement vers Le Bodéo pour les IA. Le parc mobile exigeait trop de manutention. « Depuis novembre 2018, je dispose d’un parc fixe de 120 m2 installé sur une plate-forme centralisée par rapport à mes parcelles. » Cet investissement compense la surcharge de travail des IA par rapport à la monte naturelle. « Mais cette surveillance accrue a d’autres atouts : elle m’a permis d’avoir des animaux plus calmes, qui se laissent maintenant caresser, car je passe plus de temps avec eux. »

Des projets en cours

Sur ce site de Lanfains, il n’y a pas d’adduction d’eau. « Je réfléchis pour faire un captage, mais ce projet semble difficile à mettre en œuvre lié au relief. Mais, pour autant, en attendant, j’en ai terminé avec les tonneaux de 1 000 L exigeant d’être remplis tous les jours ». Il a opté pour de grosses tonnes à eau de 3 500 à 5 000 L, permettant d’assurer l’approvisionnement pour trois jours. Un nouveau parc de contention fixe est en projet pour desservir le bâtiment d’engraissement, celui-ci déboucherait sur un quai d’embarquement. « Actuellement, l’accès au quai de débarquement nécessite de traverser différents lots, ce qui ne me permet pas de le faire seul. » Il envisage aussi d’investir dans un détecteur de chaleur, pour améliorer les résultats de reproduction, car certaines vaches expriment peu leurs chaleurs.

Et demain ?

Sa mère Evelyne doit partir en retraite d’ici deux ans. À son départ, l’atelier veaux de boucherie dont elle s’occupe s’arrêtera. « Là où je ne pourrai pas pallier, je délèguerai, et tout particulièrement les cultures. Trouver un salarié, ce n’est pas simple et ce sont des charges supplémentaires et fixes, qui peuvent brider le système pour des évolutions potentielles de l’exploitation », soulève Stéphane Divouron.


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