Le président Emmanuel Macron a déclaré le 24 janvier que la France ne parviendrait pas à se passer « à 100 % » du glyphosate dans les trois ans comme il s’y est engagé.
Le président de la République a encouragé les « productions alternatives » pour ne plus utiliser le glyphosate, lors d’un débat citoyen à Bourg-de-Péage (Drôme). « Je sais qu’il y en a qui voudraient qu’on interdise tout du jour au lendemain. Je vous dis : un, ce n’est pas faisable et deux, cela tuerait notre agriculture. Et même en trois ans, on ne fera pas 100 %, on n’y arrivera pas », a déclaré Emmanuel Macron. « Et de l’autre côté, il y en a qui ne voulaient pas bouger du tout. On a réussi à faire bouger beaucoup de gens », a-t-il ajouté.
Il a rappelé qu’un « contrat de confiance » allait être signé, faisant probablement référence au Contrat de solutions initié par la FNSEA. « On va évaluer et on va aider ceux qui bougent », a-t-il assuré. Le débat sur la potentielle dangerosité du glyphosate a été relancé récemment par l’annulation en justice d’une autorisation de mise sur le marché du Roundup Pro 360, herbicide à base de glyphosate. « Il a été montré qu’il y a des doutes. Il n’y a aucun rapport indépendant ou pas indépendant qui a montré que c’était mortel », a affirmé Emmanuel Macron. Mais « à partir du moment où je pense que ce n’est pas bon, j’ai envie qu’on s’en sépare ».
Des déclarations critiquées
Dans un communiqué du 25 janvier, la Confédération paysanne critique vivement les déclarations d’Emmanuel Macron. Pour le syndicat, « sortir des pesticides, c’est possible », en promouvant des « pratiques de l’agriculture paysanne », et en décidant « la fin des accords de libre-échange ». Il appelle donc à « de véritables engagements politiques, économiques et agronomiques qui les accompagnent financièrement », et dénonce « les outils de communication, tel que le Contrat de solutions, cosigné par les principales firmes (…) qui vivent de la vente des pesticides ».