Même si le coût de production augmente lors du passage en traite robotisée, investir dans un robot peut s’avérer rentable pour l’exploitation laitière grâce à l’amélioration de la productivité qui s’ensuit.
À l’évidence, pour toute exploitation laitière, la mise en place d’un robot de traite représente un investissement conséquent qui pèse sur la trésorerie de l’entreprise. Pour autant, grâce à l’augmentation de productivité qu’il rend possible, le robot devient, à terme, un atout majeur pour l’exploitant. Selon l’étude Cogedis menée sur la campagne 2017 / 2018, le robot permet en effet une augmentation du litrage, à raison de 11 % par vache en moyenne.
Anticiper l’augmentation du coût de production
Dans les premiers mois qui suivent son installation, le robot de traite entraîne une augmentation du coût de production. La traite robotisée va notamment peser sur les charges proportionnelles, surtout en raison de la hausse du coût de l’alimentation. À titre d’exemple, lorsque l’on compare un échantillon d’éleveurs équipés en traite robotisée avec un échantillon d’éleveurs tous modes de traite confondus, on observe que seule la hausse du poste alimentation n’est pas compensée par l’augmentation de litrage. En traite robotisée, ce poste représente 22 % du coût de production contre 18 % pour l’échantillon d’éleveurs, tous modes de traite confondus.
Parallèlement, la traite robotisée engendre une hausse des charges de structure. Avec une augmentation de plus de 15 €/1 000 L représentant 8 % du coût de production, le matériel d’élevage est le premier poste concerné. Cela s’explique facilement par le fait que ce poste comprend non seulement le robot de traite mais qu’il est encore accentué par les équipements induits par l’investissement comme le robot pousseur de fourrage ou le racleur.
Atteindre une meilleure maîtrise du système d’élevage
En conséquence, il est important d’anticiper le passage à la traite robotisée et notamment son impact sur la trésorerie. Il y a par ailleurs lieu de repenser l’ensemble du travail avec le troupeau : alimentation des vaches laitières, analyse des données du robot, qualité du bâtiment, hygiène, gestion sanitaire, mouvements du troupeau, etc. Chaque détail compte. L’arrivée du robot suppose ainsi une bonne maîtrise de l’ensemble du système de production.
En définitive, la réussite du projet passe nécessairement par l’augmentation de la productivité. Qu’il soit exprimé en litrage par vache, par surface ou par unité de travail, le but recherché se doit d’être une meilleure maîtrise du système d’élevage. Cet objectif est assurément le moteur du projet de passage en traite robotisée.
Gwenn Guillou/Cogedis