Les ETA ont de plus en plus de mal à recruter des chauffeurs, le président d’EDT Bretagne appelle les entrepreneurs à ouvrir leurs portes aux apprentis pour former et faire découvrir le métier.
Les entrepreneurs de travaux agricoles bretons partagent une même problématique récurrente : la difficulté à recruter du personnel et à le fidéliser. « Le délai de recrutement d’un salarié dépassent les 3 mois, il faut anticiper au maximum d’éventuels départs de chauffeurs. La tension sur l’emploi est omniprésente, d’où l’importance de former », déclare Frédéric Jan, président d’entrepreneurs des territoires de Bretagne lors de l’assemblée générale le 24 janvier à Briec (29). Pour rappel, la Bretagne possède le réseau d’écoles en agroéquipement le plus dense de France avec 11 centres dédiés. Depuis 2017, le Conseil régional de Bretagne a décidé d’ouvrir de nouvelles classes agroéquipement par apprentissage.
Prendre le temps de former
« Mais les ETA qui prennent des apprentis manquent à l’appel. En Bretagne, les chiffres sont difficiles à entendre : pour la filière agroéquipement, seuls 40 apprentis (de niveau 4) sont sortis des écoles en 2016 quand, la même année, la branche paysage en sortait plus de 240 pour un nombre d’écoles et d’entreprises équivalent, soit 6 fois plus », s’indigne Le président d’EDT Bretagne.
Il ajoute que toutes les entreprises devraient recruter au moins un apprenti chaque année. « Nous entendons trop souvent : on n’a pas le temps de les former. Mais alors comment font les autres corps de métier comme les paysagistes ? Et bien, ils prennent le temps nécessaire. Si nous voulons exister demain, il faudra prendre le temps. » Afin de compléter l’offre de formation, EDT Bretagne a créé ses propres diplômes reconnus par l’ETA comme le CTETA (conducteur de travaux en entreprises de travaux agricoles) et depuis 4 ans le CQP (certification qualification professionnelle) conducteur d’engins agricoles à Montauban-de-Bretagne qui affiche 43 jeunes sortis en 4 ans. Un comité professionnel se charge de sélectionner les candidats et de les évaluer en fin de formation. Cette expérience se poursuit dans le Finistère avec des jeunes qui ont intégrés le centre de formation de Saint Ségal depuis cette année.