Un mètre de prise de terre par kilomètre à électrifier

Olivier Dauloudet a rappelé les grands principes des clôtures électriques, avant de passer à la pratique du montage, en parcelle. - Illustration Un mètre de prise de terre par kilomètre à électrifier
Olivier Dauloudet a rappelé les grands principes des clôtures électriques, avant de passer à la pratique du montage, en parcelle.
Olivier Dauloudet a prodigué de précieux conseils à un groupe d’agriculteurs venus se former à la bonne électrification de ses clôtures. Puissance, choix du fil et prise de terre, le spécialiste a rappelé toutes les bonnes pratiques.

Une bonne clôture électrique est régie par 3 règles de base : la qualité de la conductivité des fils, l’électrificateur et la prise de terre. « C’est cette dernière qui prévaut le plus dans une clôture de qualité », explique Olivier Dauloudet, technico-commercial pour la société allemande Patura, lors d’une journée technique organisée par le Gab 35 à Pleumeleuc (35). « Une bonne prise de terre doit être isolée de l’exploitation, éloignée des autres prises de terre, comme celle de la maison, des bâtiments agricoles ou de la salle de traite, au minimum de 30 mètres ».

Pour une distance d’un kilomètre à électrifier, cette prise de terre devra au moins mesurer 1 m. Si plusieurs piquets de terre sont plantés, ils devront être espacés de 3 m. « Plusieurs prises de terre nécessitent d’être reliées entre elles, mais pas avec des fils de cuivre, qui s’oxydent rapidement ». Un câble isolé est préférable, tout comme l’injection de bentonite (poudre permettant de potentialiser). « L’énergie électrique doit être amenée sur la ligne, elle ne sert pas à compenser les pertes », rappelle le représentant. Un mauvais positionnement de la prise de terre peut aussi avoir des conséquences sur la production laitière, avec des courants vagabonds circulant dans les bâtiments ou les cornadis.

[caption id= »attachment_39199″ align= »aligncenter » width= »720″]Le nœud réalisé n’a pas de côtés coupants, responsables de blessures pour les animaux. Le nœud réalisé n’a pas de côtés coupants, responsables de blessures pour les animaux.[/caption]

Mesurer la tension

En mesurant la tension à la prise de terre, l’éleveur se rend compte de la qualité de celle-ci. Avec un voltage compris entre 0 et 200 V, le piquet de terre joue parfaitement son rôle. Au-delà, la terre sera à refaire. « Je conseille de ne pas enterrer complètement la prise de terre, pour pouvoir prendre régulièrement cette mesure ».
Cette bonne mise à la terre fait circuler une bonne tension dans les fils, compris entre « 2 000 et 5 000 V, pour que l’animal ressente la douleur quand il touche le fil ». Une très bonne électrification est aussi gage d’un bon fonctionnement d’accessoires. C’est le cas avec les télécommandes capables d’éteindre à distance l’électrificateur. Elles ne fonctionnent qu’avec une très bonne tension de circulation dans les fils.

Bien choisir ses fils

Si les fils en nylon conviennent aux parcs temporaires, les clôtures permanentes sont réalisées avec un fil galvanisé. « Le fil nylon tressé est plus résistant. Du côté des composants, l’inox est moins conducteur mais résiste mieux à la traction. Le cuivre a des propriétés inverses ». Enfin, Olivier Dauloudet rappelle qu’il faut être vigilant sur les nœuds des fils nylon. « S’ils sont trop noués, des micro-arcs électriques se forment. Ils font fondre le nylon, le fil se casse ».

Le flash contre les sangliers

Contre l’intrusion de sangliers dans les cultures ou les pâtures, Olivier Dauloudet conseille « de monter 3 rangs de fils, complémentés par un flash. La clôture aura alors une efficacité proche de 100 %, car lors de passages fréquents, le sanglier associera le signal lumineux à la correction électrique ». Cet effet mémoire n’est en revanche possible que si une bonne tension électrique circule dans le fil.


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