Le Gouessant mobilise 2,2 millions d’euros en avance de trésorerie et en règlement anticipé d’une semaine de vente de porcs charcutiers.
À situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle. « Il me semble naturel et essentiel que, dans les moments difficiles, la coopérative, dans son ensemble, soit solidaire des éleveurs de porcs », a annoncé Thomas Coupel, président de la coopérative. Depuis 18 mois, la situation en porc est tendue. « Un critère sonne l’alerte : le ratio prix du marché sur prix de l’aliment est à son plus bas niveau jamais atteint : 4,4. Or, il devrait se situer aux alentours de 5,7-6 pour permettre à la majorité des éleveurs d’atteindre le point d’équilibre », ajoute Yann Renouvel, directeur du pôle animal et végétal. Cet effet ciseau s’explique par un cours du porc déprimé depuis des mois et un prix d’aliment élevé, lié à la hausse du coût des matières premières, « même si un frémissement de baisse se fait sentir depuis 4 semaines », ajoute-t-il.
20 €/tonne d’aliment
Dans ce contexte difficile, la coopérative va apporter deux aides, pour un montant alloué de 1,1 million d’euros chacune, à ses 550 éleveurs. Cette aide va prendre la forme d’une avance de trésorerie sur 12 mois sans intérêt, à compter de mars 2019. « Cela équivaut à 7-8 % de la facture d’aliment ou d’une aide de 20 € par tonne d’aliment consommée sur trois mois, soit près de 10 000 € pour un élevage moyen de 220 truies », précise Fabrice L’hotelier, éleveur de porcs à Trébry (22) et vice-président de la structure. À cela, s’ajoute un règlement anticipé d’une semaine de livraison de porcs charcutiers auquel pourront également prétendre les élevages adhérents à l’OP Syproporcs, pour « apporter une bouffée d’oxygène à nos adhérents désemparés devant l’ampleur de cette crise ».