Bovins 2018 : dans l’attente d’une bonne année

 - Illustration Bovins 2018 : dans l’attente d’une bonne année
Une salle attentive lors de l’assemblée Générale de la section bovine Triskalia, le 14 mars à Ploufragan.
Une centaine d’éleveurs et d’invités se sont réunis, jeudi 14 mars à Ploufragan (22), pour participer à l’assemblée générale de la section bovine de Triskalia, sous la présidence de Louis-François Leconte.

C’est une année bovine 2018 en demi-teinte qui a été analysée et commentée au cours de la réunion. Le groupement Triskalia affiche un volume d’abattages de 30 096 animaux, en hausse de 0,8 % en 2018, ce qui correspond à la tendance nationale. Il constate également la poursuite de la décapitalisation des éleveurs laitiers et allaitants, entamée depuis mi 2017. Elle s’est renforcée suite à la sécheresse de l’été qui a touché toute l’Europe. Cette arrivée massive d’animaux sur le marché a provoqué un engorgement à partir de septembre. Cela a freiné les exportations de Jeunes Bovins viande vers l’Allemagne, empêché la remontée des cours des réformes laitières et tiré vers le bas les cours des réformes de vaches allaitantes (- 10 centimes en moyenne sur 2018).

La baisse de consommation des ménages sur le bœuf frais piécé (-5,5 % en 2018) a également pesé sur la valorisation des arrières, qui aujourd’hui peinent à trouver preneur. Le consommateur s’est majoritairement tourné vers le bœuf haché, segmenté ou non, que ce soit à domicile ou en restauration hors foyer. Au global le haché représente 52 % de la consommation nationale de viande bovine. En activité bovins d’élevage, la section Triskalia a fortement continué sa croissance, développant le nombre d’animaux commercialisés de 28 %, soit 7 500 animaux au global en 2018. Les mises en engraissement se sont développées grâce au partenariat créé avec le groupe Socopa sur les jeunes bovins viande. Ce partenariat est renouvelé pour 2019. La croissance s’explique aussi par le travail des équipes techniques en matière d’accompagnement individuel des éleveurs.

[caption id= »attachment_39860″ align= »aligncenter » width= »720″]À l’issue de l’assemblée, une table ronde sur la valorisation de la viande a réuni Stéphane Levionnois, directeur de Socopa Guingamp, Emmanuelle Dupont, directrice Interbev Bretagne et Louis-François Leconte président de la section bovine Triskalia. À l’issue de l’assemblée, une table ronde sur la valorisation de la viande a réuni Stéphane Levionnois, directeur de Socopa Guingamp, Emmanuelle Dupont, directrice Interbev Bretagne et Louis-François Leconte président de la section bovine Triskalia.[/caption]

Une baisse de production annoncée en 2019

L’assemblée du 14 mars s’est ensuite penchée sur les perspectives 2019. Tous les indicateurs étudiés par l’Idele et FranceAgrimer laissent présager d’une baisse des abattages, baisse conséquente puisque estimée à -4 %. Toutes les catégories d’animaux seraient touchées, avec une forte régression en vaches laitières (-7 %) et en Jeunes Bovins viande (-4 %). Dans cette perspective, le travail réalisé avec le groupe Socopa sur les contrats Etap JB viande prend tout son sens. L’objectif est en effet de sécuriser le revenu des adhérents d’un côté et l’approvisionnement en JB de qualité pour les abattoirs du groupe de l’autre. Et ce, d’autant plus que l’engraissement de Jeunes Bovins viande en France diminuera aussi en 2020, du fait du fort recul de naissances de veaux depuis 2017 et de la baisse du cheptel allaitant naisseur depuis trois ans. La France n’étant pas autosuffisante en production de viande bovine (94 %), il est fort probable que les importations de viande croissent également (estimations : +4 %). Ce manque de volume en viande de bœuf doit profiter aux éleveurs de la section bovine Triskalia et permettre aux prix payés aux producteurs de remonter.

Des projets à mener, de la valorisation à trouver

La filière de production de viande bovine issue de l’agriculture biologique est un des axes de travail du groupement bovin Triskalia en 2019. L’objectif est de pouvoir proposer, aux éleveurs intéressés par ce mode de production, le meilleur schéma durable de valorisation de leurs animaux. L’autre projet important est, bien entendu, l’union avec le groupe d’aucy. Sous réserve de l’avis de l’autorité de la concurrence, celui-ci permettra de structurer la production bretonne en viande bovine et de mieux construire avec l’aval pour répondre aux demandes des marchés.

Une des grandes difficultés du moment est de retrouver de la valeur à l’ensemble des pièces de viande qui constituent la carcasse. La table ronde qui accueillait Emmanuelle Dupont, directrice d’Interbev Bretagne et Stéphane Levionnois, directeur de Socopa Guingamp, a bien montré qu’augmenter le prix du haché était une condition nécessaire pour retrouver un équilibre carcasse, mais qu’elle n’était pas suffisante par elle-même. La valorisation des pièces nobles, par une meilleure qualité des morceaux proposés, par de la segmentation, par de la traçabilité, par des cahiers des charges spécifiques, par du local… est au moins aussi importante si l’on veut pouvoir satisfaire les attentes des consommateurs, retrouver une rentabilité globale et mieux payer les éleveurs.
Cette table ronde s’est conclu par la présentation du nouveau spot vidéo de l’interprofession « aimez la viande, mangez en mieux », très apprécié par les participants, qui a le mérite de s’adresser à tout le monde et d’interpeller tout un chacun sur le droit et le plaisir à manger de la bonne viande de bœuf.

Olivier Frayer / Triskalia


Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article