Aujourd’hui plusieurs leviers sont à notre disposition pour réussir la culture de colza. Parmis ces leviers figurent le progrès génétique ou la conduite agronomique. Celle-ci apporte des solutions, comme la mise en place de plantes compagnes ou les solutions de biocontrôle pour gérer au mieux les maladies.
Tout au long des étapes de la culture, entre le semis et la récolte, le colza est soumis à de nombreux aléas tels que les ravageurs, la verse ou les maladies. Pour obtenir un rendement optimal, il faut mobiliser tous les leviers à notre disposition et ceci avant même de débuter le semis.
La conduite agronomique
L’agronomie reste toujours le premier levier permettant à toute culture de bien s’implanter et d’exprimer le maximum de son potentiel. L’alternance des cultures et l’allongement entre deux cultures diminuent la pression en adventices et bioagresseurs. Idéalement, il est recommandé, pour la culture de colza, de revenir sur la même parcelle tous les 5 ans. Couplée à cela, la réalisation de faux semis permettra de diminuer la pression adventices et de perturber les limaces. De plus, une bonne connaissance de la fertilité des sols, ainsi qu’un semis soigné favorisent le démarrage et la pousse du colza.
Nouvelles variétés et plantes compagnes
Le rendement et la qualité des graines ne sont pas les seuls points sur lesquels l’innovation en semences a permis des gains. Il y a eu une amélioration constante de la tolérance aux maladies, à l’élongation, à la verse et, depuis quelques années, une meilleure tolérance aux différents virus véhiculés par les insectes. Les plantes compagnes permettent, avec plus ou moins d’efficacité, d’améliorer la nutrition azotée du colza, la fertilité des sols, ainsi que la circulation de l’eau. Elles peuvent aussi limiter le développement d’adventices et la pression des ravageurs. Ainsi, le colza ES Alicia leurre, par sa floraison précoce, les méligèthes vis-à-vis de la variété du colza principal.
Le biocontrôle pour prévenir les maladies et limiter les fongicides
La première solution de biocontrôle qui a été développée et qui a fait ses preuves est le Contans WG. C’est un champignon qui permet de lutter contre le développement du sclérotinia en parasitant les sclérotes. Depuis peu, de nouvelles solutions sont mises sur le marché. Polyversum en est une. C’est un fongicide d’origine naturelle (Pythium oligandrum M1 ATCC38472) qui se développe aux dépends du sclérotinia du colza. Il est administré en pulvérisation autour du stade G1 du colza (chute des premiers pétales).
[caption id= »attachment_39612″ align= »aligncenter » width= »720″] Le Polyversum s’applique au stade G1, correspondant à la chute des premiers pétales.[/caption]
Il s’utilise en association avec un fongicide classique à dose réduite de moitié. Il peut aussi être appliqué en agriculture biologique. Il est simple d’utilisation et s’associe avec une large gamme de fongicides conventionnels. Triskalia l’a testé sur sa station expérimentale, avant de le proposer à ses adhérents. Le produit est inscrit à la liste des produits de biocontrôle et s’utilise à la dose de 75 g/ha.
Les résultats ci-dessus montrent une efficacité équivalente entre une modalité « Polyversum associé à une demi-dose de fongicide » et une modalité « pleine dose de fongicide » : avec respectivement des rendements de 51,8 q/ha (humidité à 9 %) et de 51,6 q/ha (humidité à 9 %). La modalité « une demi-dose de fongicide » permet de démontrer que le Polyversum, associé à une demi-dose de fongicide, a une meilleure efficacité qu’une demi-dose de fongicide seule, qui donne 49,9 q / ha de rendement (humidité à 9 %). Les agriculteurs ayant testé la solution l’an dernier ont été satisfaits du produit, tant par son efficacité que sa simplicité d’utilisation. Surtout, il présente l’avantage de réduire l’utilisation de fongicides conventionnels tout en préservant les cultures, sans dégrader les conditions de travail et les résultats.
Philippe Lecuyer / Triskalia