Les plantes vivaces colonisent les parcelles, au détriment des cultures ou des pâtures. Le point sur des méthodes de lutte avec Michel Falchier, ingénieur d’étude à la Chambre régionale d’agriculture. Les modes de multiplication végétative des plantes indésirables vivaces se manifestent de différentes façons. Le rumex produit des racines contenant des réserves, l’agrostis développe des tiges aériennes rampantes. « Les drageons de vivaces font émerger des tiges aériennes issues de racines, comme le font les chardons et les laiterons des champs. Enfin, les vivaces à rhizomes ont des tiges souterraines comportant des écailles et des bourgeons racinaires. C’est le cas des chiendents ou des liserons des haies », explique Michel Falchier, ingénieur d’étude à la Chambre régionale d’agriculture. Le spécialiste de la protection des cultures intervenait devant des agriculteurs du groupe Dephy Nord-Finistère et du groupe 30 000 du Pays de Morlaix, qui réfléchissent à une réduction de l’utilisation de la chimie sur leurs cultures, tout en maîtrisant ces plantes vivaces. Trouver le point de compensation Deux stratégies efficaces ont été présentées, à savoir l’extraction, par le passage de disques ou de socs qui mettent les organes de réserve en surface, ou par épuisement, « quand l’enracinement est profond ». C’est le cas des rumex, dont la racine tubérisée peut aller à 2 m, le chardon pouvant développer des racines jusque 6 m de profondeur. Cette stratégie d’épuisement, qui vise à vider les réserves souterraines par des fauches, déchaumages ou binages, doit se réaliser à des périodes stratégiques : les vivaces puisent dans leurs réserves en période hivernale, pour permettre la production de tiges aériennes aux beaux jours. C’est à ce moment que le niveau des réserves est au plus bas, il est nommé point de compensation, les plantes sont plus fragiles. Au printemps, les organes aériens néoformés vont assurer…
Coriaces, les vivaces prennent de la place