Des chaufferies alimentées avec le bois local

Le broyeur de l'inter-Cuma des Forges a été acquis il y a 3 ans. - Illustration Des chaufferies alimentées avec le bois local
Le broyeur de l'inter-Cuma des Forges a été acquis il y a 3 ans.
Les trois nouveaux réseaux de chaleur à Coësmes, Martigné-Ferchaud et Retiers seront approvisionnés à 50 % par du bois issu du bocage local.

Inscrit dans le projet « Objectif territoire à énergie positive », Roche aux Fées Communauté a développé des réseaux de chaleur collectifs alimentés par des chaufferies bois. « Trois nouveaux réseaux seront opérationnels à l’automne 2019. Le choix d’approvisionnement s’est porté sur 50 % de bois issu du bocage produit localement. Au total, 1 000 t/an de bois de bocage géré durablement seront mobilisées », ont déclaré les acteurs de ce projet lors d’un après-midi de démonstrations et témoignages le 1er mars à Retiers.

« Les deux réseaux de Coësmes et Martigné-Ferchaud vont demander des petites plaquettes bien sèches, alors que le réseau de Retiers marchera avec des plaquettes de plus gros calibre affichant un peu moins de 30 % d’humidité », explique Pierric Cordouen, du Collectif bois bocage 35 (CBB 35). Rassemblant collectivités locales, producteurs et industriels du bois, l’association a pour mission de développer et structurer la filière bois de bocage sur le département. Les plaquettes de bois locales fraîches sont achetées 40 €/t aux agriculteurs (rendu à la plate-forme de stockage).

Démonstration d’abattage et de broyage

[caption id= »attachment_39733″ align= »alignright » width= »196″]Thierry Guéhenneuc, conseiller en sylviculture et agroforesterie, a proposé des démonstrations de taille de haies. Thierry Guéhenneuc, conseiller en sylviculture et agroforesterie, a proposé des démonstrations de taille de haies.[/caption]

Lors de l’après-midi, une tête abatteuse à scie et le broyeur de l’inter-Cuma des Forges acquis il y a 3 ans (par la Cuma la Fourragère et la Cuma de Coësmes) étaient en démonstration. « L’organisation du chantier est importante pour réduire les coûts. Les bois doivent être bien rangés prêts à passer dans la déchiqueteuse. De même, il ne faut pas de métaux ou terre dans la machine et les plaquettes stockées. » Pour plusieurs producteurs de la Cuma, « gérer les haies grâce à cet outil est beaucoup moins pénible qu’en bois bûche… ».
« Avant de parler de valorisation du bois, il est nécessaire de maintenir un bocage en bonne santé et de veiller à réaliser un entretien respectueux des arbres », a souligné Sébastien Benoist, responsable du pôle Energie-environnement à Roche aux fées Communauté. Un entretien pied à pied permet un renouvellement du bocage et une production de bois suffisante, alors qu’une taille au lamier produit des déchets non valorisables en bois énergie du fait de leur petite taille et de leur quantité trop faible.

« On peut commencer à intervenir sur une haie quand elle atteint la taille d’un homme. Avant de tailler, il faut raisonner et respecter l’arbre. Intervenir tous les 3 – 4 ans permet de faciliter l’entretien », explique Thierry Guéhenneuc, conseiller en sylviculture et agroforesterie.

Valoriser le bois d’œuvre

« L’idéal est de travailler à pied avec éventuellement une tronçonneuse. Avec une perche élagueuse, on peut éviter de sortir la nacelle. Le lamier ne permet pas de travailler de manière différenciée. » Le sylviculteur a aussi rappelé qu’il ne faut jamais « couper plus d’1/3 d’un arbre lors d’un élagage au risque de le fragiliser. »
Bien taillé, un arbre permet de fournir du bois d’œuvre. « Dans le bocage, on peut avoir des troncs assez hauts, de 3 à 6 m. Ils peuvent être valorisés dans des constructions locales ou sur les exploitations », note Isabelle Sénégas, de la Chambre d’agriculture. Lorsque qu’aucune autre valorisation n’est possible, les coupes d’entretien des haies bocagères peuvent être utilisées en paillage, ou en bois énergie (bûches ou copeaux).

Dans le prolongement

Un Ciné-débat sur l’arbre bocager est organisé mardi 9 avril à 20 h 30 au cinéma le Restéria à Retiers. Avec la projection du film « Toucher du bois, repenser le bocage », réalisé par Christian Beuchet qui raconte l’utilisation de bois de bocage dans des aménagements extérieurs. Contact : https://leresteria.net L’association Koad ar Arvorig a mis en place un comptoir des bois locaux qui vise la mise en relation entre les personnes qui cherchent du bois (artisans, bricoleurs…) et les personnes pouvant en produire (agriculteurs, propriétaires foncier…). Lien internet : https://www.comptoirdesboislocaux.fr/ En complément de l’expérimentation d’un marché de carbone local engagé par Roche aux Fées Communauté (Carbocage), une enquête est menée par la Chambre d’agriculture auprès du réseau local d’acteurs publics et privés pour identifier les perspectives de valorisation du bois de bocage en bois d’œuvre. Si des agriculteurs du territoire sont intéressés, ils peuvent contacter la Chambre d’agriculture. L’enquête prend environ 2 h (avec une partie sur le terrain).


Tags : ,
Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article