Dix mille personnes supplémentaires chaque année dans un département qui compte déjà plus d’un million d’habitants. La pression foncière s’intensifie autour des villes ; les agriculteurs tentent de s’adapter. Les agriculteurs de la périphérie de Rennes rencontrent de nombreuses difficultés à exercer leur profession. Parfois contraints de déménager des bâtiments, de cultiver des terres en bail précaire, de partager les chemins avec les randonneurs du weekend, ils tentent de s’adapter. « On ne pense pas tous les jours à l’urbanisation », confie une agricultrice d’Acigné. « Mais, c’est vrai que nos choix sur la ferme sont orientés pour répondre aux attentes sociétales ». Chez elle, la ferme s’est végétalisée. Les céréales bio se sont imposées au détriment du lait. Elle a misé sur la vente directe de pain. « Le contact et les échanges avec les clients facilitent les choses. On peut leur expliquer pourquoi il arrive qu’on moissonne la nuit ». Expliquer les évènements de la ferme revient comme un leitmotiv, une nécessité pour être accepté. « Les épandages d’effluents passent encore ; pour les pesticides, c’est plus compliqué… ». Dans de tels cas, l’agriculteur est souvent seul, dépendant des relations qu’il a réussi (ou pas) à tisser avec son voisinage. « Les syndicats et les organisations professionnelles peuvent difficilement nous aider ». Pas seuls gestionnaires du foncier Les agriculteurs comprennent ces nouveaux arrivants qui cherchent des prix abordables (foncier, habitations). Un producteur relève que les agriculteurs ne sont pas seuls gestionnaires du foncier. « Beaucoup de non-agriculteurs siègent à la Safer. Nous devons en tenir compte. Mais il y a aussi des opportunités : un marché important à proximité, la possibilité de se soigner facilement, d’avoir des écoles…. Certaines régions en Bretagne n’ont pas cette chance ». Un élu assure qu’une prise de conscience concernant le gaspillage de foncier…
Foncier : La ville dans la campagne