Arrivée en 2015 au Gaec des Rabais à Pléneuf-Val-André (22), Gabrielle Le Dantec, responsable du troupeau, s’est vite intéressée en profondeur à la reproduction.
Animalière avant tout (« Je ne prends aucun plaisir sur le tracteur », confie-t-elle), Gabrielle Le Dantec a rapidement trouvé sa place comme responsable du troupeau au Gaec quand elle a rejoint son père et son oncle Yves et Pascal Durand. Un an après son installation, en novembre 2016, elle s’est lancée dans l’aventure de l’insémination par l’éleveur. « La reproduction est une des questions technique et économique où il y a le plus à gérer en élevage laitier », explique-t-elle. Enthousiaste d’apprendre à mieux connaître l’anatomie de la vache, la mise en pratique suite à la formation s’est pourtant avérée difficile au départ. « Je me mettais la pression. Il me fallait parfois beaucoup de temps pour trouver le col et je finissais le bras engourdi. Pour les grandes vaches, j’avais besoin d’un tabouret et je devais parfois rentrer jusqu’à l’épaule », se souvient-elle.
Pas de bras dans le rectum
L’horizon s’est éclairci à la lecture d’un article de presse présentant le produit AlphaVision distribué par la société IMV. Présenté comme un outil d’aide à l’IA et au management de la reproduction, il s’agit d’un pistolet d’insémination muni d’une caméra. Gabrielle Le Dantec l’a adopté en juillet 2017. « Une fois le tube introduit dans le vagin, une image de qualité est retransmise sur le Smartphone qui me sert d’écran de contrôle. Je vois tout parfaitement : le col est aussitôt repéré et je suis sûre que la semence de la paillette est déposée au bon endroit », explique la jeune femme. « Désormais, je ne passe plus le bras dans le rectum pour saisir le col. L’acte est beaucoup plus rapide. J’insémine sans difficulté un animal au milieu des autres dans la stabulation. Il n’y a aucun stress. C’en est fini de l’attente, parquée dans un box pendant que le reste du troupeau est dehors. »
Un étudiant prend le relais sur le pouce
Grâce à son équipement, la productrice de lait a rapidement pris de l’assurance. L’entrée dans le nouveau bâtiment, confortable et lumineux, avait déjà favorisé l’expression des chaleurs. À l’arrivée, les résultats ont suivi. « Le nombre d’IA / IA fécondante a diminué de 2,5 à 1,7 », rapporte-t-elle. La première insémination intervient 75 jours après vêlage. « C’est ce qui semble adapté. Avant, c’est trop tôt. Les 40 premiers jours après mise bas, les vaches perdent de l’état. Peut-être est-ce la limite de notre ration complète qui ne permet pas de soutenir suffisamment le démarrage des vaches fraîches. » Mais au final, avec un intervalle moyen vêlage – IA fécondante de 125 jours, les performances sont considérées comme bonnes par les associés.
Les inséminations sont réalisées le matin ou le soir, après la traite. « Décongeler une paillette et la poser ne me demandent que 5 minutes. Pour inséminer une génisse, c’est aussi beaucoup plus simple : comme je n’ai pas besoin de passer le bras dans le rectum, je me tiens davantage à distance, c’est un plus en termes de sécurité », détaille Gabrielle Le Dantec. Celle-ci travaille beaucoup « en demi-dose ». Elle termine : « En considérant les coûts de mise en place auparavant et les doses économisées pour notre effectif de 115 vaches à la traite, j’estime que nous avons amorti le coût de l’AlphaVision en 8 mois. » Le matériel est commercialisé 3 000 € HT avec la formation à l’insémination. « Personnellement, je n’y vois aucun inconvénient. Davantage de monde devrait l’utiliser. Avec cette aide, n’importe qui peut inséminer », termine la passionnée.
