La shigatoxine, produite par une E. Coli, responsable de la maladie de l’œdème, peut-elle être présente en élevage sans symptôme de la pathologie ? Si oui, affecte-t-elle les performances ?
Une étude réalisée par le laboratoire IDT Biologika, chez des éleveurs du groupement Prestor, en 2017, a montré les bénéfices d’une vaccination contre la maladie de l’œdème chez les porcelets. Les pertes en PS, chez ces éleveurs naisseur engraisseur qui ont mis en place la vaccination, ont baissé de 3 % sur la période sevrage-vente (plus de 5 % de pertes en PS avant la mise en place du protocole). En parallèle, les performances zootechniques se sont améliorées. Le GMQ sevrage-vente a progressé de 20 g et l’indice de consommation a baissé de 0,12 point. Le bénéfice par porc est évalué à 6 € au total (2 € pour les pertes, 1,5 € pour la croissance et 2,5 € pour l’IC, avec un prix du cochon de 1,35 €/kg au MPB). Les porcs de ces élevages avaient les symptômes de la maladie. Qu’en est-il dans les élevages où les signes cliniques n’existent pas ? La shigatoxine, qui se fixe sur les cellules de l’intestin et fore les parois des vaisseaux sanguins, est-elle réellement absente ou agit-elle de manière latente ?
33 élevages Triskalia enquêtés
Une nouvelle étude a été réalisée en 2018, avec le concours du groupement Triskalia pour répondre à ces questions. 33 élevages ont été sélectionnés, qui ne présentaient pas de signes cliniques de la maladie et qui n’étaient pas vaccinés. Des prélèvements (pédi chiffonnettes) y ont été réalisés pour analyse. Ces élevages ont été classés en deux groupes : le tiers des plus performants en GTE et les deux tiers les moins performants. Les résultats (voir tableau) montrent que les élevages du premier groupe, avec des performances zootechniques supérieures et un taux de perte moindre, ont trois fois moins de prélèvements positifs à la shigatoxine. Ce constat alimente l’hypothèse de l’action de la toxine hors phase aiguë (sans cas clinique) d’où l’importance de connaître le statut de son élevage.
