Les variétés résistantes au mildiou du feuillage sont plus en plus nombreuses à sortir sur le marché depuis 2008. La recherche se trouve face à un dilemme : apporter des résistances renforcées et risquer de perdre de la qualité lors des croisements. Les difficultés résident dans la nécessité de cumuler une trentaine de caractères d’intérêt. Or, « on perd des gènes en cours de route », précise Jean-Éric Chauvin, ingénieur de recherche au centre Inra de Ploudaniel (29).
En effet, au cours des croisements par reproduction sexuée opérés par la sélection classique entre des variétés cultivées et des variétés sauvages pour introduire des gènes de résistance, les sélectionneurs remettent dans le patrimoine génétique des nouvelles variétés des gènes qui ne correspondent pas forcément aux critères commerciaux. Et dans le secteur de la pomme de terre, ce n’est pas parce qu’une variété de pomme de terre est résistante une année qu’elle le sera cinq ans après, car le mildiou évolue. Face au risque de contournements des résistances par des pathogènes mutants, la recherche a donc mis au point des résistances polygéniques : puisqu’un gène de résistance peut être contourné à plus ou moins long terme, deux permettent de verrouiller les contournements par les pathogènes mutants.