Légumes industrie : valoriser la segmentation du marché

Dès le mois de mars, la récolte épinard se déroule 24 h/24 et 6 jours/7. - Illustration Légumes industrie : valoriser la segmentation du marché
Dès le mois de mars, la récolte épinard se déroule 24 h/24 et 6 jours/7.
Les assemblées de l’organisation de producteurs de légumes industrie Triskalia avaient pour thématique la recherche de valeur ajoutée par la qualité, l’agro-écologie, et l’origine.

Les attentes des consommateurs s’expriment particulièrement sur les fruits et légumes, relayées par les distri- buteurs, avec une sensibilité forte sur la réduction des produits phytosanitaires de synthèse, mais aussi sur l’origine. Dans le même temps les exigences de qualité ne faiblissent pas (goût, couleur, absence de corps étrangers…). Sans oublier la sécurité des aliments, qui reste un enjeu majeur (notamment la maîtrise des adventices toxiques comme le datura).

Répondre à ces demandes de manière combinée amène une complexité inédite. En effet, le métier en légumes industrie reste soumis à de fortes contraintes techniques et industrielles (récolte mécanique, saturation des lignes en usine…). Cependant, cela nous offre aussi une opportunité de valorisation, en jouant sur la segmentation du marché.

[caption id= »attachment_39726″ align= »aligncenter » width= »720″]Didier Séhédic, responsable commercial Gelagri, est intervenu à l’assemblée Légumes Industrie de Triskalia sur les différenciations mises en place auprès des marques distributeurs. Didier Séhédic, responsable commercial Gelagri, est intervenu à l’assemblée Légumes Industrie de Triskalia sur les différenciations mises en place auprès des marques distributeurs.[/caption]

Le développement du bio

La filière légumes surgelés de Triskalia a ainsi choisi de miser sur cette différenciation, avec des ambitions sur le bio comme sur l’agro-écologie en conventionnel. En bio, la dynamique est forte, à l’image de la nouvelle gamme Paysan Breton Les Surgelés Bio. Lancée avec succès à l’automne 2018, elle compte plusieurs références de légumes bio, déjà cuits et d’origine France. Pour Triskalia, la surface en bio et conversion a franchi la barre des 10 % cet hiver, pour atteindre 1 200 ha en 2019 contre 650 ha en 2018.

Un tarif spécifique pour la conversion permet d’encourager les producteurs qui changent de système à introduire des légumes d’industrie dans leur rotation. L’enjeu aujourd’hui est de diversifier la gamme avec des crucifères (brocolis, choux- fleurs) et des légumes feuilles (épinards, aromatiques). Le service agronomie, qui accompagne les producteurs au quotidien, aide et travaille à établir des itinéraires techniques adaptés à ces espèces en développement.

Miser sur l’agro-écologie

Sur le conventionnel, les atouts pour nouer des partenariats forts sont nombreux. La démarche ambitieuse de développement des méthodes alternatives et de fixation de listes positives phytosanitaires restrictives en est un, tout comme la gouvernance coopérative ou la garantie d’origine. Des contrats pluriannuels se mettent ainsi en place avec des enseignes de la GMS ou de la RHD (restauration hors domicile), apportant une sécurité des débouchés et une approche à plus long terme des tarifs.

Enfin, certaines productions spécifiques, comme les choux sans herbicides Filière Qualité Carrefour, sont un succès et voient leur volume se développer. D’autres productions sont à l’étude sur le même principe, avec un volume déterminé, et un schéma agronomique et économique spécifique. Toutes ces démarches sont aussi l’occasion de valoriser, auprès des consommateurs, les efforts déjà réalisés, puisque les packagings intègrent de plus en plus ces notions d’agro-écologie et d’origine.

Les épinards ouvrent la campagne

A peine les assemblées de bilan 2018 passées, la nouvelle campagne démarre ! Après quatre mois et demi en terre, les épinards d’hiver arrivent à maturité particulièrement tôt cette année. Les premières récoltes ont eu lieu le 12 mars. Triskalia est un acteur majeur pour cette culture en France, avec près de 1 300 ha cultivés et transformés en Bretagne (dont 400 à l’hiver) sur environ 4 000 ha au niveau national. Le débouché principal est en surgelé, notamment au sein de Gelagri, filiale de la coopérative. À la crème ou nature, en branche ou en haché, l’épinard a le vent en poupe auprès des consommateurs !

Julien Prat / Triskalia


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