Sels, mouillants ou huiles… différents types d’adjuvants sont actuellement disponibles sur le marché. Lors de l’application d’antigraminées foliaires, l’utilisation de ces adjuvants est l’un des moyens permettant d’optimiser leur efficacité, chaque type ayant des propriétés propres.
Les adjuvants assurent diverses fonctions dont les principales sont l’étalement, la pénétration, la rétention et la correction de la qualité de l’eau. Mais ils ont tous le même objectif : maximiser l’efficacité des produits. Cet objectif est parfois davantage lié au type de produit utilisé qu’au volume de bouillie employé.
Les huiles facilitent la pénétration des produits dans les plantes
Les huiles ont la fonction de faciliter la pénétration des substances actives dans les plantes. Elles agissent sur les cires épicuticulaires en les désorganisant et en facilitant ainsi leur passage. Elles s’utilisent essentiellement avec des produits systémiques et sur des plantes peu mouillables, quel que soit le volume de bouillie. Les sulfonylurées de type Archipel ou Atlantis constituent l’exemple de produits couramment associés à de l’huile. Mais attention à ne pas les utiliser à tort, elles peuvent être fatales. L’ajout d’huile avec des fongicides sur blé crée par exemple une pénétration du produit dans les feuilles et une migration vers l’extrémité de celles-ci. S’en suivent alors des brûlures très marquées pouvant affecter le rendement. Ajoutées à des herbicides racinaires mais surtout de contact, les huiles forcent la pénétration du produit dans les plantes et génèrent une phytotoxicité sur la culture.
Les mouillants utiles avec les produits de contact
Les adjuvants dits « mouillants » regroupent différentes catégories tels que les adjuvants cationiques, non ioniques, terpènes, organo-silicones, latex… Tous jouent le même rôle : étaler les gouttes et mieux les accrocher sur le feuillage. Mais leur efficacité dépend du trio plante/adjuvant/formulation du produit. En effet, certaines formulations intègrent déjà de nombreux adjuvants additionnés à la substance active, inutile alors d’en rajouter. D’autre part, la mouillabilité des plantes est un facteur important. Sur des plantes mouillables, l’utilisation des mouillants n’est pas justifiée alors qu’elle peut l’être sur plantes peu mouillables.
Enfin, le type d’action du produit intervient dans le raisonnement : les produits de contact, qui agissent « là où ils tombent », gagnent à être étalés sur les surfaces foliaires. L’ajout de mouillant est donc particulièrement intéressant lors d’une application de produit de contact sur une plante peu mouillable. Les mouillants sont aussi utilisés en mélange avec des inhibiteurs de l’ALS sur graminées. De nombreuses expérimentations ont montré que, dès lors qu’ils sont utiles, les mouillants sont intéressants quel que soit le volume de bouillie à l’hectare.
L’effet humectant du sulfate d’ammonium
Ludovic Bonin, Lise Gautellier Vizioz, Arvalis – Institut du végétal