À l’heure où certains modes d’élevage, voire l’élevage dans son ensemble, sont remis en cause, des voix s’élèvent pour le défendre. Pas de prise de bec lors de la table ronde organisée par des élèves du lycée La Touche à Ploërmel sur le bien-être animal. Les participants étaient tous d’accord avec l’intervenant principal Étienne Bimbenet (voir par ailleurs). Stéphane Dahirel, aviculteur, président du Gaévol, a insisté pour, qu’au moins, les éleveurs puissent donner leur avis lors des discussions sur le thème du bien-être. « Attention, nous sommes à une échelle de production de 100 lorsque nos concurrents produisent à une échelle de 1 000. Résultat, nous importons des produits de pays qui ne respectent pas les normes minimales ». Il reconnaît que le bien-être de l’animal peut être synonyme de meilleur confort pour l’éleveur, prenant en exemple l’éclairage naturel qui investit de plus en plus les nouveaux bâtiments. Il estime que la réduction de 50 % du recours aux antibiotiques en 5 ans (dans son groupement) témoigne des efforts réalisés en termes de bien-être pour les animaux. Les Gafa dans la danse François-Régis Huet, éleveur de porcs, en charge du dossier sur le bien-être animal, a mis l’accent sur la difficulté pour les éleveurs de répondre à des attentes sociétales à court terme alors que la durée d’amortissement des équipements est longue. Il déplore les surcoûts occasionnés par ces attentes. « Les Gafa investissent pour mettre au point des techniques de production de viande in vitro. Ces techniques ne sont pas encore compétitives. Elles le seront d’autant plus rapidement qu’on mettra de nouvelles normes ou contraintes au monde de l’élevage ». Paul Molac, député, regrette l’idéalisation à outrance de l’animal : « Les gens oublient les rapports cruels du chat et de la souris ou au sein même d’une meute de loups…
Une relation homme animal compliquée