Le veau fait le revenu en troupeau allaitant. Un système de détection des vêlages peut en sauver plusieurs sur une année, trouvant rapidement une rentabilité.
La détection des chaleurs et des vêlages est aussi proposée sur les troupeaux allaitants. Fin janvier 2019, Benoît Bellier, éleveur en race limousine à Rannée (35), a investi dans le système SmartVel conçu et commercialisé par Evolution : avec 10 capteurs et un boîtier extérieur qui peut être mis au champ. « Les années passées, j’ai rencontré des problèmes de torsion et renversement de matrice, avec de la mortalité. Grâce au système, je suis prévenu en cas de problème. Depuis que je l’ai, j’ai déjà sauvé plusieurs veaux », explique l’éleveur. Le confort de travail est un autre argument. « Quand je me lève la nuit, je sais qu’il y a une bonne raison. »Une alerte (message vocal et/ou SMS) prévient le producteur sur son portable à l’expulsion de la 1re poche des eaux, puis d’autres alertes suivent toutes les deux heures, en cas de comportement anormal. « Inutile de se précipiter à la 1re alerte… ». Plusieurs éleveurs peuvent être destinataires des alertes.
Pas besoin de protocole d’hygiène
À partir de 15 jours avant vêlage, les capteurs sont posés sur la queue en quelques minutes, en utilisant une contention. « Il faut nettoyer la queue mais jamais raser les poils. On applique ensuite de la colle sur la queue, puis un tour d’adhésif sans serrer. Et enfin, on positionne le capteur en face de la vulve et on le recouvre d’adhésif », détaille Jérôme Morin d’Evolution. Le capteur peut rester en place jusqu’à 15 jours. « Les capteurs mesurent plusieurs comportements : coliques, contraction, lever de queue, coucher, lever… La base détecte les vêlages dans un rayon de 800 à 1 000 m autour, avec une réussite de 95 %. Les 5 % restants sont des vêlages faciles. Même si le veau est né, mieux vaut laisser le capteur en place quelque temps, au cas où il y aurait un jumeau ou un problème (matrice…). » Pour équiper un troupeau avec 70 à 80 vêlages, il faut compter moins de 3 000 €. Même si Benoît Bellier ne pratique que peu d’IA (19 veaux issus d’IA en 2018 sur 119 veaux nés), il réfléchit à s’équiper avec un système de détection des chaleurs. « Cela me permettrait de dater les vêlages. »