« En bio, ne pas laisser les serres chauffées bafouer la saisonnalité »

Sur leur ferme de Moustéru, Marc Anquetil et Marie Pernot, accompagnés de Dominique Boutouiller, maraîcher sur Plougonver, présentent le stade de développement d’une culture de tomates en serre froide, ainsi qu’un panier de légumes à la mi-avril qui respecte la saisonnalité. © Gonçalo Goncalves - Illustration « En bio, ne pas laisser les serres chauffées bafouer la saisonnalité »
Sur leur ferme de Moustéru, Marc Anquetil et Marie Pernot, accompagnés de Dominique Boutouiller, maraîcher sur Plougonver, présentent le stade de développement d’une culture de tomates en serre froide, ainsi qu’un panier de légumes à la mi-avril qui respecte la saisonnalité. © Gonçalo Goncalves

Les agriculteurs bio des Côtes d’Armor refusent l’autorisation du recours aux serres chauffées dans le cahier des charges pour préserver la saisonnalité naturelle des productions. « Sous la pression du monde agricole conventionnel, le Comité national de l’agriculture biologique (Cnab) retarde l’échéance pour se prononcer sur l’interdiction du chauffage des serres pour la production de fruits et légumes bio hors saison et mettre ainsi un terme à une interprétation du cahier des charges », continuent de regretter amèrement les responsables du Groupement des agriculteurs bio des Côtes d’Armor (Gab). Pas de tomates bio en hiver À l’occasion d’une nouvelle action sur la ferme La Taup’Ecologik, à Moustéru, ces derniers ont rappelé combien la saisonnalité est un principe fort de l’agriculture biologique. « Manger de la tomate bio bretonne dès mi-mars est aujourd’hui possible. C’est une aberration ! » Avant d’appeler les paysans, les consommateurs, les distributeurs et les transformateurs à se mobiliser pour dénoncer collectivement ces pratiques : « Ni tomates, ni fraises bio en hiver. Non aux serres chauffées, oui à une bio exigeante. » Alors que d’importants projets de conversion bio de serres chauffées en Bretagne et en Pays de Loire sont déclarés depuis un an et que d’autres émergent, la décision de la Cnab sur le sujet a été repoussée à juillet 2019. « Le cahier des charges bio impose un respect des cycles naturels et une utilisation responsable de l’énergie », a insisté Pascale Doussinault, arboricultrice et présidente du Gab. « L’autorisation de chauffage des serres serait un non-sens environnemental, incompatible avec notre label… » L’opération de communication de jeudi 18 avril n’avait d’ailleurs pas lieu n’importe où. Marie Pernot et Marc Aanquetil, les maraîchers accueillants, ont ainsi pu ouvrir leurs serres froides (sans chauffage) de tomates bio pour montrer le stade de développement de la…

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