La technique CrispR ouvre de grandes perspectives pour la recherche en biologie et génétique. La pomme de terre fait partie des plantes pour lesquelles cette nouvelle technologie est opérationnelle et utilisée en recherche. « Travailler sur la pomme de terre est une chance pour l’application des NBT (New Breeding Technologies) dont fait partie la technique CrispR/Cas9, car on est capable chez cette espèce de passer d’une cellule isolée à une plante entière par des techniques de culture in vitro après avoir fait agir des ciseaux moléculaires au niveau du noyau de cette cellule. C’est plus difficile ou moins bien maîtrisé dans le cas d’autres végétaux comme le maïs, le blé ou le riz », explique Jean-Éric Chauvin, directeur adjoint de l’unité mixte de recherche IGEPP (Institut de génétique, environnement et protection des plantes), sur le site de l’Inra implanté à Ploudaniel (29). C’est à cet endroit que sont réalisés, par l’Inra, des travaux en amélioration de la pomme de terre. Il s’agit de conserver et d’explorer la variabilité génétique existante chez cette espèce et ses apparentées sauvages, de comprendre la fonction de certains gènes impliqués dans les mécanismes de résistance et de donner des armes supplémentaires à la plante pour résister aux bio-agresseurs en réduisant ainsi l’usage de pesticides en cours de culture. Une modification ciblée du génome Les techniques de modification génétique des plantes telles que pratiquées jusqu’à une période récente conduisaient à des OGM (Organismes génétiquement modifiés) chez lesquels un nouveau gène (ou une nouvelle séquence d’ADN parfois relativement importante) était intégré de façon définitive et aléatoire en termes de positionnement dans le génome de la plante. Depuis 2012, de nouveaux outils moléculaires ont été développés pour les plantes, et qui permettent un ciblage beaucoup plus fin de la zone génomique à modifier. Ils sont utilisés au laboratoire…
Microciseaux pour grande recherche