Outils connectés : Migrer vers du « low-cost »

 - Illustration Outils connectés : Migrer vers du « low-cost »
Dans un avenir proche, l’imagerie de reconnaissance faciale pourrait permettre d’avoir des données de suivi du comportement des animaux.
Réduire les coûts liés à l’utilisation des nouvelles technologies dans les élevages est aujourd’hui recherché. La géolocalisation, les clôtures virtuelles, l’imagerie 3D sont aussi des pistes d’études pour la recherche en bovins.

Aujourd’hui, de nombreux capteurs existent déjà et sont utilisés par les éleveurs de bovins pour la gestion de la reproduction, la santé, le comportement alimentaire. 67 % des éleveurs sont équipés d’au moins un outil connecté. « Désormais, nous cherchons notamment à réduire les coûts d’utilisation de ces équipements. Par exemple, de l’imagerie de reconnaissance faciale telle que développée par l’entreprise irlandaise Cainthus pourrait permettre d’avoir des données de suivi du comportement des animaux. Cette technologie serait plus simple que des colliers par exemple, et peut-être moins onéreuse », précise Clément Allain, chef de projet Élevage de précision à l’Idele.

Plus d’informations sur les boucles

En lecture simple aujourd’hui, les boucles électroniques RFID permettent l’identification des animaux pour le tri, le Dac… « À l’avenir, on pourrait y écrire des informations sur l’animal, des événements sanitaires par exemple. » Autre piste étudiée : l’ultrahaute fréquence. « Elle donne la possibilité de lire l’identification de plusieurs animaux en même temps à une distance plus élevée (plusieurs mètres). On peut par exemple déterminer si les animaux viennent bien boire ou s’alimenter. Cela peut aider à aménager des bâtiments. »

[caption id= »attachment_40343″ align= »aligncenter » width= »720″]Les colliers tels que développés par Digitanimal permettent une géolocalisation des animaux. Les colliers tels que développés par Digitanimal permettent une géolocalisation des animaux.[/caption]

Clôtures virtuelles

Autour du pâturage, des perspectives s’ouvrent aussi. « Nous allons tester les colliers développés par Nofence qui disposent d’une alerte sonore puis d’un choc électrique quand un animal sort d’une zone donnée. Cela peut permettre de concentrer la présence d’animaux sur une parcelle. Mais cela ne fonctionne pas à 100 %. Dans les zones à forte contraintes (routes, habitations…), cette solution pourrait permettre de faire pâturer des petites parcelles dans une grande zone délimitée par des clôtures physiques, pour gérer plus facilement du pâturage tournant par exemple. »

Les colliers Digitanimal ou Aguila permettent par ailleurs une géolocalisation des animaux, ce qui peut être intéressant pour du pastoralisme ou des élevages extensifs. « Ils peuvent aussi donner des informations sur un temps de présence au pâturage pour des certifications de bien-être animal ou de filières de commercialisation spécifiques ». Ces données de localisation, couplées à des herbomètres connectés (type Grasshopper), permettraient de gérer plus facilement le planning de pâturage.

Estimer le rendement de carcasse à l’avenir

Autre axe de recherche, l’imagerie 3D. « Les données sur le volume d’un animal permettent de connaître son poids. Nous travaillons aussi sur le diagnostic de contenu digestif par image 3D. À l’avenir, ces outils pourraient permettre le pointage morphologique des animaux, l’estimation du rendement de carcasse, de la conformation. » D’autres projets portent sur l’anticipation des troubles sanitaires, par exemple la détection des problèmes respiratoires chez les jeunes bovins à partir d’une biopuce sous-cutanée mesurant la température et l’activité physique ou encore l’utilisation de caméras thermiques chez les veaux en engraissement. 

Obtenir le poids des veaux par images 3D

[caption id= »attachment_40344″ align= »aligncenter » width= »720″]Les données en 3D sur le volume d’un animal permettent de connaître son poids. Les données en 3D sur le volume d’un animal permettent de connaître son poids.[/caption]

À l’heure actuelle, le pilotage de l’alimentation des veaux de boucherie en élevage est basé uniquement sur l’âge. Pourtant, à un âge donné, le poids des animaux d’un même lot peut être très variable, ce qui entraîne du gaspillage d’aliments ou minimise la croissance. « La pesée des animaux, qui pourrait apporter des réponses, est très contraignante dans les conditions d’élevage actuelles et n’est jamais réalisée en production », expliquent les techniciens de la filière. Un projet d’estimation du poids des animaux par imagerie en 3D a donc été initié à la station du Rheu (35), à partir de capteurs portables. « Le poids de 10 veaux, suivis pendant leur croissance, a été estimé à partir d’une image partielle des animaux. Les premiers résultats sont prometteurs avec une erreur inférieure à 5 % », souligne Clément Allain, de l’Institut de l’élevage. « Les travaux continuent, afin d’identifier la zone du corps qui offre le meilleur compromis entre précision et facilité d’acquisition pour un opérateur (éleveur ou technicien). »


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