Les projets de méthanisation avec injection de gaz ont le vent en poupe dans le secteur agricole. Une évolution que le Crédit Mutuel de Bretagne entend bien accompagner. Dans tous les sens du terme.
[caption id= »attachment_39961″ align= »alignright » width= »234″] GRDF a réalisé, en partenariat avec Arkéa et d’autres établissements bancaires, une plaquette didactique destinée aux agriculteurs préparant un projet de méthanisation. Toutes les informations à fournir dans le cadre d’une demande de financement y sont recensées et explicitées.[/caption]
Au début des années 2010, face à l’émergence des premiers projets de méthanisation, le Crédit Mutuel de Bretagne, décide de lancer un groupe de travail dédié à la question. Durant plusieurs mois, administrateurs de la Caisse de Bretagne de Crédit Mutuel Agricole et spécialistes bancaires du marché de l’agriculture vont, ensemble, se former à cette nouvelle activité à travers des rencontres, des échanges et des visites d’exploitation en France et à l’étranger.
Quelques années plus tard, chacun peut constater que la méthode a porté ses fruits. Aujourd’hui, près de la moitié des installations de méthanisation en fonction en Bretagne a été financée par le CMB. Avec la volonté de conserver cette longueur d’avance qui a fait son succès, le conseil d’administration de la branche agricole du Crédit Mutuel de Bretagne continue à se tenir au fait de toutes les évolutions. Au programme de sa dernière réunion figurait ainsi l’intervention de représentants de GRDF. Pierre-Yves Eon, chargé de mission France pour le projet Biométhane et Pascal Garçon, responsable du développement du gaz vert pour la région Ouest, ont ainsi présenté leur vision de la filière biométhane.
Les agriculteurs à l’honneur
Pour les deux hommes, le réseau de distribution de gaz vit actuellement sa « troisième révolution », après celle du gaz de houille et du gaz naturel. « Demain, nous aurons un réseau de distribution de gaz évolué et interconnecté, capable d’acheminer des gaz “verts” pour desservir des usages performants dans les territoires ».
Promulguée en août 2015, la Loi de transition énergétique pour la croissance verte a fixé le cadre : le gaz « renouvelable » devra représenter 10 % de la consommation à l’horizon 2030. Actuellement, la grande majorité des projets de méthanisation sont portés par le monde agricole, constate-t-on chez GRDF. Des agriculteurs qui, certes, détiennent la matière première (fumiers, lisiers, résidus de cultures, cultures intermédiaires à vocation énergétique…) mais ont aussi bien compris les atouts de la formule. Au-delà de la diversification de revenus garantis sur 15 ans et de l’intérêt agronomique du digestat, la méthanisation présente aussi l’avantage de resserrer les liens entre agriculteurs, citoyens et collectivités territoriales. Tout en favorisant le maintien de l’élevage dans nos campagnes, elle contribue à améliorer l’image de la profession. Exit l’image trop souvent colportée de l’agriculteur pollueur, celui-ci devient désormais un producteur de gaz « vert », une énergie renouvelable locale qui répond à la problématique de la transition énergétique à laquelle est confrontée notre société.
Le boum de la filière
En fin d’année dernière, au plan national, 82 sites injectant du biométhane dans le réseau étaient recensés. Sur la seule année prochaine, entre 90 et 100 nouveaux sites devraient entrer en fonction. Une dynamique tirée notamment par l’ouest de la France. « En Bretagne, nous avons une dizaine de sites déjà en service. Six ou sept nouveaux vont s’ajouter dans l’année. Et près de 150 projets ont déjà été identifiés sur la région. Le secteur est en pleine accélération et cela devrait se poursuivre dans les années qui viennent », analyse GRDF.
Afin d’accélérer le traitement des dossiers, l’opérateur en charge de la gestion du réseau de gaz naturel en France a planché avec différents organismes bancaires, dont le Groupe Arkéa, sur les informations à fournir dans le cadre d’une demande de financement. De cette collaboration est née une plaquette diffusée aujourd’hui auprès des porteurs de projets. Un document synthétique et didactique qui recense, façon « check-list », toutes les informations attendues par les partenaires financiers. De quoi s’assurer que tout gaze !
Jean-Yves Nicolas
daniel
Les agriculteurs resteront les pollueurs avec la méthanisation, car elle ne résout pas les problèmes de nitrates, au contraire, et elle en provoque d’autres, sans compter l’appauvrissement accru des terres …
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