IF Tech est spécialisé dans la protection biologique intégrée. Elle commercialise des solutions qui permettent le développement de mycorhizes à proximité des racines des végétaux.
Une plante installée dans un sol émet des exsudats racinaires destinés à nourrir les micro-organismes souterrains. La société IF Tech, spécialisée dans les solutions naturelles pour les productions végétales, s’est inspirée de ce fait de la nature : elle propose des formulations liquides ou sous forme de poudre destinées à enrober les semences de mycorhizes, petits champignons qui augmentent l’exploration du chevelu racinaire. Les végétaux, plus résilients gagnent en production grâce à ce coup de pouce technologique qui ne fait que reprendre ce que la nature fait de meilleur endonnant accès aux nutriments auxquels la plante n’aurait pas bénéficié sans ces champignons.
« Une graine lors de sa germination émet forcément des exsudats », explique Agnès Chanteau Foucher, coordinatrice commerciale pour l’entreprise basée dans le Maine-et-Loire (49). « La symbiose est alors immédiate, à condition que les fragments de racines mycorhizées soient à proximité de cette graine ». Ces exsudats agissent comme des signaux que le champignon perçoit et sait reconnaître. « C’est comme si la plante appelait le champignon », explique la responsable.
Un dialogue rétabli entre les plantes
Une fois ses premières feuilles développées, la plante va produire du carbone grâce à la photosynthèse, ainsi que des sucres. « Les mycorhizes vont capter ces sucres particuliers à hauteur de 20 %. C’est une sorte de TVA, que la plante paie pour bénéficier de l’avantage de l’augmentation racinaire ». Et ce troc fonctionne. L’exploration des racines est multipliée par 80 en comparaison à une plante non-mycorhizée. Ce réseau, très dense, relie aussi les plantes entre elles, afin d’instaurer une sorte de dialogue entre les végétaux. « Une plante piquée par un puceron peut alors prévenir ses voisines connectées, via le réseau mycélien. Les végétaux à proximité vont alors fermer leurs stomates et sécréter des substances qui auront pour effet un durcissement de la cuticule de la feuille. Nous connaissions les effets des mycorhizes sur les attaques souterraines, pas sur les attaques aériennes ». En plus de l’aide apportée à la plante, les mycorhizes ont la faculté de sécréter de la glomaline, sucres qui servent de colle au sol. Cette sécrétion donne de la stabilité structurale à l’ensemble, évitant alors les dégradations de structure en cas de fortes précipitations.
Propagules plutôt que spores
S’il existe 2 types de production de mycorhizes, à savoir à spores ou à propagules. La société IF Tech a fait le choix de sélectionner des propagules, sortes de mycorhizes vivantes constituées de fragments de racines mycorhizées, plutôt que par spores. « Les spores sont ces organismes dormants qui demandent des conditions particulières, que personne ne maîtrise, pour s’activer ». IF Tech a aussi choisi de développer sa technologie in vitro, car les solutions produites in vivo ne sont pas à l’abri de contamination. « C’est alors un énorme risque pour l’agriculteur. Les cultures in vitro sont indemnes de pathogènes, comme le Fusarium, qui pourraient venir contrarier le développement de la culture ». En parallèle de ces solutions dédiées aux semences, IF Tech travaille sur des micro-nutriments, capables d’apporter l’alimentation en oligo-éléments ou en éléments majeurs nécessaires à la croissance des végétaux.
Leur libération est progressive, les nutriments sont micro-encapsulés pour se libérer à un certain moment de la croissance de la plante, jusque 100 jours après germination. « Le zinc a une action importante sur la germination, il agit comme stimulant. Le phosphore, difficilement assimilable, est positionné au plus près de la plantule ». Ces techno-semences, non disponibles en France, vont permettre « le début d’une révolution verte », pense Agnès Chanteau Foucher. D’autres pistes de recherche planchent sur des rétenteurs naturels d’eau capables de capter les liquides environnants et ainsi limiter l’irrigation, ou encore l’association de graines et de bactéries, comme l’Azospirullum. « La demande tend vers des associations champignons/bactéries. Nous sommes très loin d’avoir tout exploré », conçoit la responsable. Le sous-sol cache encore bien des surprises.