La construction de l’abattoir neuf de Châteaulin s’inscrit dans une volonté de développement de la production de poulet lourd. Avec un marché export dynamique et des investissements à réaliser sur les bâtiments, les aviculteurs finistériens restent en position d’attente.
« Plus de la moitié du poulet consommé en France est importée, cela représente environ 6 millions de poulets par semaine. Pour pouvoir reconquérir notre marché intérieur, il faut pouvoir produire, en France, ce poulet destiné à la découpe et à la transformation et se doter des outils d’abattage en conséquence », lance Roland Tonarelli, directeur général de SBV (Société Bretonne de Volaille) lors de la table ronde sur les perspectives et le développement de l’aviculture bretonne organisée par la Chambre régionale d’agriculture le 5 avril à Pontivy (56). La Région s’est engagée à soutenir financièrement la construction d’un abattoir neuf à Châteaulin (29). « La Région va verser une aide spécifique de 50 000 € pour inciter les aviculteurs à construire des poulaillers neufs qui devront être équipés de fenêtres et d’un sol béton », indique Olivier Allain, vice-président de la Région.
Un marché à l’export qui se porte bien
Les crises successives en poulet export n’ont pas encouragé les éleveurs à investir. Aujourd’hui, le marché à l’export se porte bien avec des volumes d’abattage sur Châteaulin de 1,7 million de poulets par semaine. « Les éleveurs finistériens restent en position d’attente et continuent à produire du poulet export, ce qu’ils savent faire depuis plus de 20 ans. Pour nous inciter à lancer des investissements, il faudrait qu’Al-Munajem donne des garanties aux éleveurs », déclare Marc Cornec, président de l’association des éleveurs Yer Breizh. La construction d’un nouvel abattoir peut donner de l’espoir aux aviculteurs et les inciter à s’orienter vers la production de poulet lourd. « Mais il va falloir faire preuve de pédagogie pour récupérer des éleveurs Yer Breizh. Le parc bâtiment a besoin d’une rénovation basique dans un premier temps avant d’envisager de mettre des fenêtres ou de bétonner les sols », conclut Marc Cornec.