Située à équidistance de Bordeaux et de Brest, la ville de Nantes accueillait le 16 juin dernier l’assemblée générale du Groupe Arkéa. Une édition 2019 où il a beaucoup été question de raison d’être. Ainsi que de cette envie de grand large qui anime le groupe coopératif, au sens propre comme au figuré !
C’est une nouveauté introduite par la loi Pacte : les entreprises ont désormais la possibilité d’inscrire dans leurs statuts une « raison d’être ». Une occasion qu’Arkéa a souhaité saisir comme le rappelle son président, Jean-Pierre Denis, devant quelque 1 200 administrateurs et salariés du Groupe réunis dans le grand auditorium de la Cité des congrès, à Nantes. « La raison d’être va bien au-delà de la définition que l’on donne habituellement dans un objet social. La raison d’être, c’est d’abord une vision de long terme. Il ne s’agit pas ici de cosmétique, de communication ou de marketing mais bien de la démarche sincère et authentique d’une banque coopérative, territoriale, inspirée par des valeurs qui ont forgé son histoire ».
Pour Ronan Le Moal, directeur général d’Arkéa, l’affirmation de cette raison d’être, loin de constituer une nouvelle contrainte, représente une formidable opportunité. « C’est une source d’inspiration qui permet d’envisager la performance sous un angle beaucoup plus riche que les seuls résultats ». Une boussole indispensable pour conserver le bon cap, celui d’un juste équilibre entre performance économique et impact sur la société, au sens large.
Fruit d’ateliers participatifs auxquels plus de 500 personnes – administrateurs et salariés – ont participé, le texte de cette raison d’être a été validé, en début d’année, par le conseil d’administration d’Arkéa. Afin que chaque acteur du Groupe puisse s’en imprégner, un fascicule synthétique et didactique a été réalisé et est en cours de diffusion. Un ouvrage où le groupe réaffirme sa volonté d’être « une banque coopérative et collaborative qui favorise un partage équilibré de la valeur avec ses sociétaires, clients, salariés, partenaires et territoires. Une entreprise solidaire, éthique et inclusive, qui est attentive au respect de son environnement ».
[caption id= »attachment_40876″ align= »aligncenter » width= »720″] Ronan Le Moal, directeur général, et Jean-Pierre Denis, président, ont présenté la raison d’être qui définit la vision à long terme d’Arkéa.[/caption]
Parcours d’excellence
Dressant le bilan de la décennie écoulée, Jean-Pierre Denis met en exergue quelques chiffres illustrant la trajectoire du Groupe. En 10 ans, le produit net banque assurance — l’équivalent du chiffre d’affaires — et le total de bilan ont quasiment doublé, les capitaux propres ont été multipliés par 2,6 et le résultat net par 14. Mais l’indicateur dont il est « le plus fier est assurément celui des effectifs qui ont progressé de 36 % sur la période ».
Ce parcours d’excellence, le président d’Arkéa l’explique par la conjonction de plusieurs paramètres. « Arkéa possède des fondamentaux très solides. C’est un groupe sain, sérieux, très capitalisé et qui a su trouver des relais de croissance. C’est aussi une entreprise innovante, entreprenante, qui est tournée vers le développement ». L’exercice 2018, avec un résultat net et un PNBA à leur plus haut historique, en atteste de la plus belle des manières.
« Les principaux acteurs du secteur cherchent à grossir pour contrecarrer la baisse des marges, décrypte Ronan Le Moal. Nous, nous avons choisi de grandir sur de nouveaux métiers et de nouveaux territoires, en nous appuyant sur notre modèle de banque coopérative et collaborative ». Le directeur général d’Arkéa insiste sur la dynamique engendrée par cette destinée commune entre diverses parties prenantes, fruit d’un groupe qui se vit « comme créateur de liens ».
Un groupe qui visiblement inspire confiance. À ses clients, aux nouveaux salariés qui le rejoignent comme aux investisseurs qui apprécient sa qualité de signature. Une confiance qu’Arkéa insuffle en retour sur ses territoires via son activité de capital-développement. « Nous contribuons ainsi au développement des entreprises et au maintien des centres de décision en région, relève Jean-Pierre Denis. Nous avons développé une large gamme de solutions pour les précurseurs, les start-up, les PME, les entreprises de taille intermédiaire… » À noter que la part de fonds propres allouée par Arkéa à cette activité dépasse les 15 % quand, dans les autres groupes, la moyenne s’établit à 3 ou 4 %.
Le choix de la continuité
L’assemblée générale est évidemment l’occasion de faire le point sur la question de l’indépendance du Groupe. Jean-Pierre Denis commence par revenir sur le chemin parcouru en 2018. Une année marquée par le vote d’orientation des caisses locales, qui se sont prononcées en faveur du projet à leur très grande majorité, et la tenue des ateliers de la coopération qui ont permis de co-construire les grands principes du futur groupe indépendant. Sans oublier la rédaction d’un mémorandum technique décrivant par le menu le schéma de la séparation et l’ensemble de ses conséquences. « Notre objectif est de bien faire les choses sans être obsédé par le calendrier. Nous voulons une séparation ordonnée dans un climat apaisé. » Réaffirmant son attachement à la loi de 1947 portant statut de la coopération, Jean-Pierre Denis précise que l’indépendance, loin d’être un saut dans l’inconnu représente pour Arkéa le choix de la continuité. Celui qui permettra demain de « rester une banque coopérative, territoriale et attachée à ses valeurs fondatrices ».
Paré à larguer les amarres
Grand témoin de cette édition 2019, le navigateur Vincent Riou a présenté le projet Arkéa-Paprec dont il assure la direction technique. Skippé par le talentueux Sébastien Simon, champion de France Élite de course au large, le monocoque de 60 pieds en cours de construction à Port-la-Forêt (29) portera les couleurs du groupe coopératif et de l’entreprise de recyclage sur le prochain Vendée Globe, qui s’élancera des Sables-d’Olonne en novembre 2020. En attendant sa mise à l’eau, prévue à la mi-juillet, Sébastien Simon navigue sur l’ancien bateau de Vincent Riou qui supervise son « apprentissage » sur les formules 1 des océans. Avec succès : le jeune marin est arrivé, le 17 mai, en vainqueur à Brest, terme de la Bermudes 1000 Race, sa première course en solitaire en Imoca, la catégorie de bateaux du Vendée Globe.