Les semis de maïs avancent en Bretagne. 53 % des surfaces de maïs grain étaient semées au 6 mai selon Céré’Obs contre 35 % l’année dernière à même date. Depuis, les pluies du 8 mai au 11 mai ont décalé la planification de nombreux chantiers.
Pour les chantiers de semis menés avant le 8 mai, comme pour Cyrille Haquin, à Plestan (22), une fenêtre climatique — sans vent et en conditions humides — s’est avérée idéale pour intervenir en prélevée en ce jeudi 10 mai, quatre jours après le semis.
Deux désherbages à faible dose
« Je pratique ces interventions en prélevée depuis 4 ans, avec du Camix. Cet anti-germinatif empêche le développement des adventices et permet de maîtriser la véronique dans les parcelles », explique l’agriculteur qui aime avoir des parcelles propres. Absorbé par les racines des adventices, cet herbicide nécessite de l’humidité dans le sol. Cette dernière est bien présente avec les 24 mm de pluie depuis le 6 mai, date du semis. Son efficacité dépendra aussi de sa bonne répartition à la surface du sol. Pour cela, suite au labour, que l’agriculteur tient à maintenir « pour disposer de parcelles propres au semis » et pour « la satisfaction du travail bien fait », le semis confié à une entreprise de travaux agricoles est effectué en direct avec une rotative, pour affiner le sol et favoriser le contact terre/ graine.
« Ce premier désherbage a une bonne action d’ici le stade 4-6 feuilles », où le producteur effectuera si besoin un rattrapage (Choriste à 0,5 L/ha et Casper à 100 g/ha) pour maîtriser le liseron, les renouées et quelques vivaces. « Si je n’interviens pas à ce stade, l’inter-rang risque d’être sale avant que le maïs ne le recouvre et la compétition se mettrait en place. Cette stratégie, axée sur la prévention, me permet de travailler avec des petites doses. »
Une sécurité maintenue avec le traitement de semences
« Cette année, j’ai de nouveau utilisé des graines enrobées. Même si le traitement Force 20CS, seul homologué cette année, ne couvre pas la mouche géomyza, c’est toujours une garantie contre la mouche du semis et le taupin. » Pour s’assurer d’une bonne action du répulsif contre le taupin, il n’a pas semé trop profond, à 3 cm. « Je m’étais renseigné pour ajouter un enrobage supplémentaire, mais il n’existe aucune solution efficace contre la mouche géomysa. Cette intervention m’aurait coûté cher, au risque de faire uniquement doublon avec le 1er enrobage. »
« Donner à manger au maïs »
La pluie tombée sitôt le semis et les températures plus clémentes cette semaine devraient favoriser une levée homogène. C’est du moins son souhait, avec une croissance rapide de la plante avant les chaleurs estivales. Pour cela, si le soin apporté au travail du sol et le semis est requis, « il est aussi important de donner à manger au maïs. » Il a ainsi épandu 35 m3 de lisier de veau et 4 à 5 t de fumier de volaille. « Cette année, le lisier a été épandu avec enfouisseur, pour la première fois. Je maintiendrais cette technique, malgré son surcoût, car elle apporte moins de nuisance pour les voisins en limitant les odeurs et j’espère bénéficier d’une meilleure efficacité en réduisant les pertes par volatilisation de l’azote. »