Fruits et légumes : protéger les producteurs avec des prix minimum d’entrée sur le marché national

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Alors que la fraise et la tomate sont entrées en crise conjoncturelle, la Confédération paysanne organisait une action, jeudi dernier, dans les Pyrénées-Orientales pour dénoncer la concurrence déloyale vécue par les producteurs-trices de fruits et légumes en France.

Communiqué du 16 mai 2019

Une cinquantaine de paysan-ne-s organisaient un barrage filtrant sur l’A9, au péage Le Boulou, pour défendre l’instauration de prix minimum d’entrée sur les fruits et légumes importés. Largement oublié des politiques agricoles et abandonné au « libre marché », le secteur des fruits et légumes s’effondre. En France, 1/3 des surfaces a disparu en 25 ans, 29% des fermes fruitières ont disparu en 6 ans et la moitié des fruits et légumes consommés sont désormais importés. Pour l’essentiel, ces importations, conventionnelles ou biologiques, proviennent du marché unique européen (Espagne, Italie, Allemagne…), où des règlementations et pratiques sociales au rabais (niveau des salaires, droits sociaux) confèrent à ces fruits et légumes un avantage artificiel sur le marché français.

Répéter ce constat ne suffit pas pour sortir de cette situation. C’est pourquoi, la Confédération paysanne se mobilise pour obtenir l’instauration de prix minimum d’entrée sur le marché français, applicables à l’ensemble des fruits et légumes importés. Pour chaque espèce, ne seraient admis sur le marché intérieur que les lots dont le prix serait égal ou supérieur au coût de production moyen de cette espèce, dans les conditions sociales et salariales françaises. Nul besoin de rétablir des frontières physiques pour mettre en place ce mécanisme, un contrôle sur documents des activités d’importation suffirait.

Ce mécanisme de protection du revenu des paysan-ne-s répond à trois objectifs complémentaires :

  • enrayer l’effondrement du secteur en neutralisant les distorsions de concurrence et amorcer la relocalisation en France des fruits et légumes dont la population a besoin,
  • donner des marges de manœuvre économiques aux paysan-ne-s pour sortir des pesticides et s’adapter au dérèglement climatique,
  • contribuer à une harmonisation sociale par le haut en Europe, pour que les ouvriers agricoles et les paysan-ne-s des pays exportateurs bénéficient d’une meilleure rémunération de leur travail et de marges de manœuvre pour leur transition agricole.

La Confédération paysanne demande instamment au gouvernement de mettre en place cet outil de régulation. Elle invite aussi les candidats aux élections européennes à regarder en face les conséquences du libre-échange en Europe et à œuvrer au niveau communautaire pour sortir l’agriculture de la spirale de la compétition et de nivellement par le bas.


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