La Fédération du Crédit Mutuel de Bretagne tournée vers l’avenir

 - Illustration La Fédération du Crédit Mutuel de Bretagne tournée vers l’avenir
Un vent de modernité a soufflé sur l'assemblée générale du CMB qui a rassemblé 1 200 participants à Saint-Brieuc, le 9 mai.
L’assemblée générale de la Fédération du Crédit Mutuel de Bretagne s’est tenue la semaine dernière, à Saint-Brieuc. L’occasion de revenir sur les résultats – excellents ! – de l’année écoulée. Mais aussi et surtout d’évoquer l’actualité et les projets d’un établissement résolument tourné vers l’avenir.

Du rythme, une énergie communicative et une vision claire du futur ! Cette édition 2019 de la Fédération du Crédit Mutuel de Bretagne va marquer les esprits des quelque 1 200 personnes présentes. Dans les travées du palais des congrès de Saint-Brieuc, souffle un vent de modernité avec de belles risées d’envie. Une jolie brise gonfle les voiles de cet établissement coopératif qui, chaque jour un peu plus, se révèle taillé pour le grand large.
D’emblée, Philippe Rouxel, salue le travail réalisé par les équipes du CMB durant l’exercice 2018. « Une année réussie à tous points de vue », selon le directeur général de la Fédération bretonne, pour qui « quasiment tous les voyants sont au vert ».

À commencer par celui de la conquête, reflet de la dynamique du CMB, de sa culture du développement et de sa bonne image auprès des sociétaires. Du côté du marché des particuliers, le développement du crédit à la consommation et la diversification en matière d’épargne sont à compter au rang des succès. Chez les professionnels, la principale satisfaction réside dans le développement continu des crédits au cours des trois dernières années alors que le secteur est pourtant très concurrentiel. Philippe Rouxel ne manque d’ailleurs pas de souligner, au passage, les performances remarquables enregistrées sur le marché de l’agriculture avec des parts de marché en croissance constante et significative depuis quasiment 10 ans. Et ce, sur les quatre départements bretons.

Un modèle original et compétitif

Si le CMB a été, l’an passé, au rendez-vous de ses objectifs sur le plan commercial, cela a également été le cas pour le volet financier. Ainsi, le produit net banque assurance (PNBA), l’équivalent du chiffre d’affaires, a progressé, tandis que l’augmentation des frais généraux a été contenue. Conséquence directe : le coefficient d’exploitation, ce ratio qui mesure « l’efficacité » d’un établissement bancaire, s’améliore. Cela se traduit aussi dans le résultat net qui croît de 15 % pour atteindre 84,2 millions d’euros. Un niveau qui, rappelle Jean-Pierre Denis, situe la Fédération à « la troisième place des contributeurs aux résultats d’Arkéa et illustre bien le rôle majeur joué par le CMB au sein du Groupe ».

Le président de la Fédération et d’Arkéa met aussi en exergue la performance d’ensemble du groupe coopératif qui, l’an passé, a franchi de nouveaux caps et établi des plus hauts historiques. « Nous enregistrons une nouvelle progression de notre PNBA et du résultat net ». Ce dernier, qui a atteint 437 millions d’euros, a ainsi augmenté de 30 % en 2 ans. D’excellents résultats qui contribuent à renforcer la solidité financière du groupe. Arkéa affiche désormais un total de bilan de 135 milliards d’euros, des fonds propres à hauteur de 6,7 milliards d’euros et conserve un ratio de solvabilité parmi les plus élevés de la place bancaire.
Cette réussite consacre la pertinence d’un modèle original et compétitif, celle d’un groupe de taille intermédiaire qui capitalise sur « son ancrage territorial et est entièrement dédié à l’accompagnement de l’économie réelle ». Fort de ses succès, de son agilité et de ses savoir-faire, Arkéa est plus que jamais déterminé à mener à bien son projet d’indépendance.

Une métamorphose fidèle

Cette édition 2019 de l’assemblée générale du Crédit Mutuel de Bretagne est aussi l’occasion de souligner combien le Crédit Mutuel de Bretagne se transforme, évolue. Depuis 2015, plusieurs mesures ont ainsi été prises afin de favoriser le rajeunissement et la mixité chez les administrateurs. Des démarches qui portent leurs fruits : au cours des deux dernières années, l’âge moyen des nouveaux entrants au sein des conseils d’administration est passé de 49 à 46 ans et la proportion de femmes a grimpé de 54 à 63 % chez les nouveaux élus.

L’entreprise elle-même s’est saisie de la question de la mixité. En moins de trois ans, le pourcentage de femmes chez les directeurs de Caisse a progressé de 6,5 points. Un réseau de 120 ambassadeurs mixité a été constitué avec pour mission d’œuvrer à la prise de conscience des stéréotypes et de favoriser la diversité.
Si le CMB se veut en mouvement, cette « métamorphose » ne se traduit pas pour autant par un renoncement à ce qui constitue son ADN. L’attention à l’autre, l’excellence relationnelle sont inscrites dans ses gènes. Un héritage qui, loin d’être un carcan, est ici bien vivant, revisité en permanence, réinterprété sans cesse pour s’adapter aux mutations de la société et de son environnement.

Illustrations concrètes sur la scène de l’assemblée générale à travers quatre tableaux qui, par touches impressionnistes, dessinent les contours d’une banque à la fois humaine, digitale, coopérative et collaborative. Car, oui, le Crédit Mutuel de Bretagne est tout cela en même temps. C’est ce qui fait sa singularité. Et sa force !

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Une banque humaine

Depuis toujours, le CMB place les femmes et les hommes au cœur de son projet d’entreprise. Convaincu que ce capital humain constitue une véritable richesse, l’établissement met en avant la qualité de la relation nouée avec ses sociétaires et clients, un lien unique basé sur l’écoute et la proximité. En interne, une démarche « Ambition Obsession Client », AOC estampillée CMB, a ainsi vu le jour. Avec ce mode de fonctionnement, les rapports entre le banquier et son client professionnel sont modifiés comme en témoignent Yoann Manceau, directeur de l’Unité territoriale de Vitré, et Guy Crozet, dirigeant de la société AMI API, client du pôle professionnel de Vitré. Ce repreneur d’entreprises, adepte du management libéré, accorde lui aussi une place prépondérante à l’humain. La responsabilisation et l’autonomie de ses salariés lui permettent notamment de prendre du recul pour se consacrer au développement de sa PME spécialisée dans la métallerie et la peinture industrielle. Et lorsqu’il dialogue avec son partenaire financier, ce sont deux entrepreneurs partageant une vision et des valeurs qui échangent sur l’avenir.

Laurent Batais, directeur départemental adjoint du CMB pour le Morbihan, et Olivier Bonaventur, directeur du centre mutualiste de rééducation et de réadaptation fonctionnelles de Kerpape, nous font ensuite découvrir un autre univers où l’aspect humain prime lui aussi. Celui d’un partenariat local initié il y a trente ans : le financement d’un espace de formation des personnes hospitalisées par une banque territoriale, convaincue que sa fonction va au-delà des seuls services financiers. Avec, en résultante, un enrichissement mutuel des deux partenaires. Preuve qu’investir sur l’humain rapporte toujours.

Une banque digitale

Non, le digital ne s’oppose pas à l’humain. Il le complète. Le numérique permet ainsi de proposer des outils bancaires simples et efficaces qui répondent aux besoins et aux attentes des clients, de faciliter la vie des équipes en les déchargeant des tâches sans valeur ajoutée, et de proposer des offres qui se démarquent de la concurrence. Nathalie Lavirotte, directrice du marketing et de l’expérience client, explique comment l’usage du mobile ayant supplanté chez les clients celui de l’ordinateur, la stratégie de développement du CMB a été adaptée. Elle évoque les nouveautés à venir, parmi lesquelles un site dont la partie privée proposera des tableaux de bord personnalisés et une autonomie renforcée.

Afin de favoriser le développement et l’appropriation la plus large des outils numériques, une filière d’animation digitale a vu le jour dans le réseau bancaire. Et cela fonctionne très bien. Jean-Yves Guillemot, directeur départemental adjoint pour le Finistère, rappelle le succès rencontré par le lancement de la signature électronique. « Il y avait une attente forte de la part de notre réseau concernant le prêt à l’habitat. Aujourd’hui, la totalité du parcours de souscription peut être réalisé en digital, tant pour le crédit que pour les assurances ».

La banque coopérative

2018 restera assurément comme une date marquante de la vie coopérative du mouvement. L’ensemble des représentants des sociétaires, soit plus de 2 200 administrateurs de Caisse locale, ont été invités à plancher lors
« d’ateliers de la coopération ». À l’ordre du jour : des réflexions sur les fondements même de la banque coopérative ainsi que sur le rôle futur de la Caisse locale et sa place dans le groupe.
Une démarche de co-construction plébiscitée et à travers laquelle les fondamentaux du modèle ont été réaffirmés : gouvernance, RSE, proximité, solidarité… La première conséquence concrète de ces ateliers de la coopération a d’ailleurs été la refonte des dispositifs de solidarité. Une opération d’envergure menée en quatre mois et qui a permis de gagner en proximité et en efficacité.

Pour Patrick Le Provost, président départemental du CMB pour les Côtes d’Armor, ce chantier et plus globalement l’année 2018 ont permis de souligner avec force « le rôle central des administrateurs dans la gouvernance du CMB et du groupe Arkéa ». La preuve par l’action en quelque sorte.

Une banque collaborative

Le collaboratif est dans l’air du temps. Au sein d’Arkéa, c’est même déjà une réalité depuis quelques années. Ronan Le Moal, directeur général du groupe, expose sa vision de ce concept. « Au lieu de se replier sur soi et de gérer la décroissance, on met en réseau. Au bénéfice de tous : du groupe, des partenaires et des clients ». Même appétence pour l’ouverture du côté de Sébastien Musset. Le directeur général adjoint du groupe, en charge du Pôle banque de détail auquel appartient le CMB, plaide pour « la recherche de transversalité entre les équipes du Pôle ». Pour apporter une réponse plus pointue, offrir une meilleure expérience client… Une « fertilisation croisée » bénéfique basée sur un partage plus grand des expériences de chacun.
Cette collaboration en vigueur à tous les étages du groupe coopératif lui a permis de trouver un équilibre. Nous fonctionnons en mode gagnant-gagnant, insiste Ronan Le Moal. Chaque entité du Groupe apporte aux autres. Cela peut être des valeurs, des innovations technologiques, des relais de croissance… Une de mes plus grandes fiertés, c’est cette destinée commune que nous créons, tous ensemble, en nous apportant mutuellement !

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Questions d’indépendance

C’est une évidence, le groupe Arkéa n’a strictement aucune intention de renoncer à ce qu’il est, aux projets qu’il porte ou aux valeurs qu’il incarne. C’est d’ailleurs là le moteur de sa volonté d’indépendance. Le point sur ce dossier avec Jean-Pierre Denis.

Le sujet est d’importance. Et il requiert de la clarté car des contre-vérités sont parfois venues polluer le débat. Jean-Pierre Denis opte pour la pédagogie et revient sur le pourquoi de l’indépendance. « L’alternative pour Arkéa est aujourd’hui très simple. Ou nous nous intégrons dans un groupe Crédit Mutuel centralisé et sous l’influence de plus en plus dominante du CM11-CIC, ou nous prenons notre indépendance pour conserver notre autonomie et notre entière liberté de décision ». Un choix, dont le président d’Arkéa souligne le côté décisif et historique, et qui appartient aux Caisses locales. « Chacune décidera de son propre avenir ! »

Deuxième interrogation : le groupe a-t-il vraiment les moyens de son indépendance ? Si les détracteurs du projet exprimaient quelques doutes à ce sujet il y a encore quatre ou cinq ans – la fameuse taille critique ! –, cet argument a aujourd’hui disparu. Il est vrai que les chiffres sont là qui démontrent le contraire. Depuis 10 ans, Arkéa se développe plus vite que les autres banques françaises, sa rentabilité progresse davantage, sa solidité financière ne fait pas question et ses effectifs progressent alors même que nombre de ses concurrents réduisent la voilure. « Notre modèle d’entreprise de taille intermédiaire de la banque et de l’assurance se révèle, sur la durée, très compétitif ».

Abordant la question du comment, Jean-Pierre Denis insiste sur sa volonté d’obtenir une séparation ordonnée et donc de franchir les étapes les unes après les autres. La phase actuelle est celle de la finalisation du dossier technique avec les autorités bancaires. « Notre objectif est d’obtenir un “visa” qui apportera aux caisses locales la garantie que le dossier de séparation est bien complet et qu’il décrit un schéma qui fonctionne ! » Ensuite, la consultation des Caisses locales pourra intervenir. Puis, enfin, viendra le temps de la demande de désaffiliation afin de sortir du Crédit Mutuel.

Plus coopératif, pas moins mutualiste

Dernier sujet et non des moindres : quelle ambition pour cette indépendance ? Et c’est bien l’identité future du Groupe Arkéa, banque territoriale et coopérative aux valeurs mutualistes, qui est ici interrogée. « La vérité est que l’organisation que nous proposons n’a pas pour effet de rompre avec cette identité, mais bien au contraire, de la préserver, de la consolider », martèle Jean-Pierrre Denis. Le schéma retenu s’appuie d’ailleurs sur le texte de la loi de 1947 portant statut de la coopération. Difficile en la matière de faire plus coopératif…

Le nouvel ensemble ne sera pas non plus moins mutualiste. « Le mutualisme, ce n’est pas un état civil ou un statut juridique. Ce sont des pratiques, des comportements ». Une forme d’exigence dans les décisions que le groupe entend bien renforcer encore via l’adoption prochaine d’une raison d’être mettant en avant tout ce qui fait sa singularité. Du sens du temps long au partage de la valeur équilibré entre les différentes parties prenantes, en passant par la finance au service des territoires…

Loin d’être un reniement pour Arkéa, cette indépendance a pour finalité de permettre aux valeurs qui ont toujours inspiré le Groupe de donner leur pleine mesure dans le monde d’aujourd’hui.


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