Arnaud Foucault et ses associés ont testé avec succès le semis de méteil et des prairies simultanément, vers la fin octobre. Une démarche qui s’intègre dans une expérimentation du groupe Ceta lait de Landivy.
« Depuis 6 ans, nous cultivons 5 à 7 ha de méteil pour améliorer l’autonomie protéique de l’exploitation. Cette culture offre aussi un aliment différent dans les rations et c’est un plus pour les rotations », a retracé Arnaud Foucault, installé à Landivy (Mayenne) avec trois associés, lors d’une porte ouverte organisée par son groupe Ceta le 25 avril. L’exploitation produit 871 000 L avec 110 VL Prim’Holstein sur 120 ha.
En moyenne, 7 t MS/ha
« Depuis plusieurs années, nous testons le semis des prairies en même temps que le méteil, vers le 20 octobre, et les résultats se sont montrés très concluants. L’herbe est protégée tout l’hiver par le méteil. Ces parcelles sont celles qui perdurent le plus en été. Et en février – mars de l’année suivante, l’herbe répond aussitôt. » Après la fauche à plat, le méteil reste en général 3 jours au sol pour atteindre un taux de MS de 25 à 29 %. « Il faut l’implanter sur des terres qui se ressuient bien. Nous récoltons en moyenne 7 t MS/ha. »
Sur l’exploitation, le méteil est constitué au semis de 80 kg/ha de féverole, 50 kg de pois fourrager, 25 kg de vesce commune et 10 à 15 kg d’avoine. « Seule la féverole est semée à la volée, juste avant le reste du mélange fourrager et l’herbe. » L’ensilage de méteil a été apporté cet hiver à hauteur de 2 kg MS dans la ration des VL, avec de l’ensilage d’herbe (1 kg), du foin séché (2 kg), de la betterave (2 kg), du maïs (11 kg) et 2,5 à 3 kg de tourteau de soja. « Nous obtenons en moyenne sur l’année une production de 26 à 28 kg avec un TB de 41 et un TP de 33. En hiver, les taux sont plus importants : TB de 45 et TP de 35,5. »
Des vaches en pleine forme
L’ensilage de méteil est aussi apporté l’été quand l’herbe diminue. « Nous craignions le manque d’appétence, mais les vaches le consomment sans souci. Avec l’apport de méteil puis de betteraves, la santé des animaux s’est améliorée et la reproduction se passe très bien. » Le méteil représente certes du travail en plus, mais cumulé à une meilleure gestion de l’herbe notamment en pâturage, il permet de réels gains de concentrés sur la ferme : « Nous sommes passés de 5 à 4 camions de tourteaux par an. »
Le compromis de récolte
Six mélanges testés
Le groupe Ceta de Landivy a mené trois années d’essais sur les méteils en dérobée. Sur un des essais, le méteil est semé en même temps que la prairie. « Il y a une bonne implantation de l’herbe sous couvert. C’est intéressant pour le salissement et la précocité. On gagne un cycle sur le démarrage de la prairie », concluent les producteurs. Au total, six mélanges ont été testés autour d’un témoin composé de 65 kg/ha de féverole, 40 kg de pois, 15 kg de vesce commune et 17 kg d’avoine. Ce mélange a été essayé sans l’avoine pour augmenter la MAT.
« Un autre mélange avec 50 kg d’avoine a abouti à une trop forte dilution des valeurs alimentaires. Des essais avec 5 et 30 kg d’avoine sont menés cette année, pour assurer le rendement en cas de mauvaise année climatique. » Autre nouveauté : le témoin est testé avec une densité de 130 % pour améliorer le rendement et limiter le salissement. Un mélange avec zéro féverole est aussi essayé « dans le but d’éviter le retour trop fréquent de la plante dans la rotation, favorable au développement des nématodes. » Globalement, les proportions du mélange témoin évoluent beaucoup entre le semis et la récolte, et d’une année sur l’autre. Les rendements peuvent aussi varier du simple au double selon les années.