Le grand dénigrement

Dénigrer l’agriculture et nuire à la réputation des agriculteurs. Rien de plus, rien de moins. Tel se montre l’agribashing dans toute sa laideur. Un mot français ne pouvait pas porter à lui seul cette vilénie. Car assurément les agriculteurs ne méritent pas l’opprobre qui ne cesse de les salir, de les humilier. Les agriculteurs ne comprennent pas ces attaques incessantes. Et comment pourraient-ils comprendre ? Comment pourraient-ils comprendre, eux qui mettent tout leur cœur à produire de la nourriture, toutes leurs forces à exercer ce métier difficile mais ô combien noble.

À en croire les détracteurs de l’agriculture, les paysans seraient des cyniques prenant plaisir à polluer la campagne d’odeurs nauséabondes, à torturer les animaux, à brûler la nature avec leurs pulvérisateurs. Tout, absolument tout, devient prétexte à suspicion, à contestation. Dernière trouvaille d’une association locale : le chaulage des terres poserait question !

Faut-il rappeler à ces activistes, dont certains sont de véritables artisans de la haine, qu’ils profitent chaque jour d’une alimentation vendue bien en dessous de son juste prix. Le juste prix du travail de l’agriculteur, tributaire d’une nature imprévisible. Il n’est pas sûr que ces mêmes détracteurs soient prêts à débourser un centime de plus pour se payer l’alimentation qu’ils plébiscitent.

Reste que si « la haine est aveugle, l’indifférence est borgne ». Mais, face à ces attaques, l’attitude défensive se montre bien impuissante. Tenter le dialogue en invoquant le bon sens n’est guère plus efficace. « Dans les plis de leur dogme ils ont la sombre nuit », écrivait Victor Hugo. Emmener l’opinion avec soi est cependant encore possible. À condition d’être ouvert aux évolutions sociétales.
À suivre : « Comprendre la société »


Un commentaire

  1. remi.mer

    Bonjour Didier
    j’attends le second volet… mais en attendant…
    Le terme « agribashing » avec ses multiples composantes a été imposé (ou s’est imposé) par l’action des OPA , dont la FNSEA en têteet avec le soutien des réseaux dits « sociaux ». N’y mettons pas les actions des activistes ni les intrusions dans les élevages !!!
    Au début personne ou presque ne comprenait ce que ça voulait dire… A force d’y mettre tt et n’importe quoi, le mot devient l’emblème des « dénigrements » (très, voire ultra- minoritaires) et les critiques plus largement répandues (c’est l’objet du 2ème volet ?). C’est sur ce dernier point qu’il faut regarder pour ne pas décourager ceux qui veulent encore communiquer avec leurs voisins qu’ils côtoient au quotidien et les consommateurs qui achètent leurs produits.
    Sinon, on va encourager le repli sur soi, le sentiment victimaire… Rien de bon pour les agriculteurs. Arrêtons donc de parler d’agribashing. C’est mal parti, surtout en Bretagne, région sur-utilisatrice du mot… (cf mon mail).
    Au plaisir d’en discuter.
    Cdt. Rémi

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