Les mauvaises nouvelles se sont enchaînées pour les producteurs de légumes, avec des conditions météorologiques capricieuses. Pour autant, les innovations ne sont pas refroidies.
Le président Gilbert Brouder aime rappeler que les cultures légumières suivent les ordres de la météo.
Une baisse du chiffre d’affaires est enregistrée sur l’exercice 2017/2018, en grande partie à cause « des choux-fleurs, où il y a eu de la perte au champ. Cette année, les prix jusque-là corrects en février (60 centimes) ont été sauvés par l’export, pendant le ralentissement du marché français, avec le mouvement des gilets jaunes », explique le président. Les grandes marées ont ensuite bouleversé les cultures, avec des avalanches de choux. « On a coupé un mois de production en 15 jours ».
Ces temps poussants se sont réitérés en mars et en avril, avançant alors les chantiers de récolte ; les choux se vendent cher, sauf qu’il n’y a plus de marchandise à proposer. Les surfaces consacrées à la crucifère sont en baisse de 5 %, à cause « des départs en retraite, des pénuries de main-d’œuvre ou du découragement de certains producteurs ». La lueur d’espoir vient du côté des installations, avec 18 nouveaux légumiers installés en 2018, un record.
Les Italiens boudent le violet
Destination historique des artichauts petits violets, l’Italie n’a pas renouvelé ses importations de légumes bretons. « Nous n’avons jamais connu un tel mois d’octobre pour ce légume », résume Gilbert Brouder. Le temps chaud enregistré en octobre dernier n’était pas propice à la consommation.
Pour cette campagne, quelques minutes ont été fatales aux têtes d’artichaut, lors de la journée du 6 mai. « Nous avons perdu 4 °C en 10 minutes au petit matin. Au lever du soleil, ces 4 °C ont été regagnés dans un même laps de temps », note Hubert Jacob, vice-président de l’UCPT. La casse est fréquente sur les parcelles des Côtes d’Armor, le Finistère est en revanche épargné. Si le Cardinal semble mieux résister à ces épisodes de gelées brutales, les Camus ont souffert.
Vers un regroupement des coopératives
Mais les producteurs de légumes ne baissent pour autant pas les bras. Ainsi, le concept de l’Articook lancé par Prince de Bretagne donne la possibilité au consommateur de cuire simplement son artichaut en 10 minutes dans un four à micro-ondes.
Des changements sont aussi en cours au sein même de la structure : l’union des Coopératives de Paimpol et Tréguier, fondée en 1974, prendra un nouveau tournant en 2019. L’UCPT est composée aujourd’hui par l’union des coopératives Bro Dreger, la Presqu’île, du Groupement des Primeuristes Goelo et Trégor, et de la section légumes de plein champ costarmoricaine de Triskalia. « Nous allons créer une seule coopérative, pour aller vers plus de simplification et pour faciliter la transmission de cet outil aux futures générations », a expliqué Gilbert Brouder. Les accords de principe sont en cours de validation.