Des négociations d’accords commerciaux entre l’Union européenne et l’Océanie interpellent la filière ovine française. L’Union européenne a entamé en juin des négociations en vue d’accords commerciaux avec la Nouvelle-Zélande d’un côté et l’Australie de l’autre. Deux pays qui dominent très largement le marché mondial de la viande ovine – l’Océanie fournit 70 % des échanges mondiaux – alimente les interrogations de la filière ovine française. La crainte est fondée mais à relativiser au vu de la situation actuelle. Les Néo-Zélandais ont d’autres marchés cibles La Nouvelle-Zélande est le 3e producteur mondial de viande ovine derrière la Chine et l’Australie. Une production qu’elle exporte à 90 % du fait de son marché intérieur limité. L’Union européenne est son 2e client. Elle y envoie près d’un tiers de ses exportations. Ce premier constat peut être alarmant dans ce contexte de négociations en vue d’une ouverture complète du marché européen aux viandes néo-zélandaises. Mais « la Nouvelle-Zélande a déjà un accès conséquent au marché européen qu’elle n’utilise pas », témoigne Marie Carlier, de l’Institut de l’élevage, lors de la journée Grand angle ovin le 14 mars. En effet, le pays dispose déjà d’un important contingent à droits de douane nuls pour exporter vers l’EU. Et elle ne l’a rempli qu’à 62 % en 2018. Le risque que ferait porter la signature d’un accord commercial est donc « déjà présent aujourd’hui », témoigne l’économiste. L’Australie pourrait être dans les starting-blocks Du côté australien, l’Union européenne n’est « qu’un client très secondaire avec seulement 3 % des volumes exportés », explique Marie Carlier. Ses clients privilégiés se situent plutôt en Asie et au Moyen-Orient. Mais, contrairement à son voisin, l’île-continent sature l’intégralité de son contingent à droits nuls vers l’UE. Les éleveurs australiens pourraient saisir cette opportunité : « L’ouverture du marché européen pourrait entraîner une…
Ovin : Faut-il craindre les exportations d’Océanie ?