« Une extorsion de fonds ». Les mots sont forts. Les responsables de la section porcine de la FRSEA et des JA Bretagne montent au créneau pour dénoncer les pratiques des abatteurs qu’ils jugent «scandaleuses». Objet du courroux des éleveurs : la différence de 15 cts/kg entre le prix du porc français et celui pratiqué dans les grands bassins européens. « Cela fait des années que l’on observe un écart avec le cochon espagnol et allemand ; écart qui se creuse chaque été », commente François Valy, président de la section porcine de la FRSEA. Et de rejeter d’un revers de main « les excuses de compétitivité qui reviennent en boucle » chez les industriels. « Sous prétexte que le prix d’équilibre est atteint à la production, les abatteurs français se donnent le droit d’être déconnectés des autres places européennes », s’élève le syndicat majoritaire dans un communiqué. « Nous, nous leur disons que le marché chinois est le même pour tous. La France n’a qu’à exporter et le marché intérieur réagira en conséquence », promet François Valy qui se projette dans un retournement de marché qui ne manquera pas d’arriver. « Et ce jour-là, les abatteurs ne tarderont pas pour tirer les prix vers le bas. Que l’on dise qu’il y a aujourd’hui un écart de compétitivité de 3-4 cts/kg d’accord, mais pas 15 cts/kg », s’énerve-t-il. Bref, c’est à une véritable levée de boucliers que l’on assiste chez les responsables de la FRSEA et de JA de Bretagne qui refusent d’être les pions du « jeu malsain des négociations commerciales entre les industriels et la grande distribution ». Et les responsables syndicaux de conclure en menaçant d’actions sur le terrain : « Nous refuserons catégoriquement l’esclavagisme moderne que l’aval veut nous imposer. »…
Porc : Le courroux de la FRSEA