Le modèle MoSt GG permet de prédire la pousse de l’herbe hebdomadaire à la parcelle à partir de 3 paramètres : climat, fertilisation azotée, gestion du pâturage.
Entre les périodes où l’éleveur est dépassé par la pousse et le creux d’été, pas facile d’être « herbager ». Encore moins pour les éleveurs qui n’ont pas l’herbe dans la peau. Mais bientôt, plus besoin de chausser les bottes pour gérer au mieux le pâturage : le modèle « Moorepark – Saint-Gilles Grass Gowth » – MoSt GG en abrégé – parvient à prédire la pousse avec une précision qui pourrait mettre n’importe quel herbomètre hors-service. Il est actuellement commercialisé dans une trentaine de fermes irlandaises.
Début de pâturage optimisé
Ce modèle de prédiction de croissance de l’herbe, mis au point par l’Inra de Saint-Gilles (35) et le centre de recherche et d’innovation animal et fourrager de Cork, s’annonce comme un outil de modélisation de systèmes prairiaux jusqu’ici incomparable si l’on en croit les résultats des essais. À l’avenir, on peut imaginer une application avec ce type d’informations : « Parcelle n° 12 : niveau d’entrée de hauteur d’herbe atteint – temps de séjour dans la parcelle optimisée pour votre troupeau : 3 jours – prévoir fertilisation : 30 UN en sortie ». Encore un outil supplémentaire diront certains éleveurs. Sauf que la précision de gestion attendue par ce modèle est forte.
Épandeur sur pattes
Données croisées
Les chercheurs ont en effet tenu compte de multiples interactions entre les différents facteurs susceptibles d’influencer la pousse de l’herbe : lien entre les flux et types d’azote et les flux d’eau ; minéralisation et immobilisation de l’azote dans le sol ; effet des règles de gestion de parcelle (pratiques de fertilisation, de pâturage et de fauche) ; caractérisation du sol ; modélisation des dépôts d’urine et de fèces au champ ; climat (température, pluie, radiation) ; espèces et variétés, etc. Bref, les chercheurs ont mis une masse de données dans la « lessiveuse » informatique, ont brassé le tout et la pousse de l’herbe du « Champ d’en bas » n’a plus de secret pour les algorithmes. Avec une précision locale élevée puisque le modèle pourrait utiliser les prévisions climatiques d’une station de ferme pour calculer la production des prairies.
Effet eau, effet azote
En savoir plus : Revue Fourrages, AFPF, décembre 2018.