Un bâtiment multi-dôme très lumineux

 - Illustration Un bâtiment multi-dôme très lumineux
Le bâtiment multi-dôme fait 85 m de long sur 52 m de large.
Roland et Susanne Villiger, du Gaec de Goirdal à Gueltas (56), ont investi dans une stabulation multidôme ressemblant à un bâtiment horticole multi-chapelles. Sa toiture synthétique en PVC laisse passer la lumière naturelle tout en filtrant la chaleur et les UV.

Venant tout droit de Suisse, Roland Villiger s’est installé en achetant une exploitation laitière située à Gueltas (56) en 2014. Sa femme Susanne l’a rejoint sur l’élevage en reprenant la production laitière et 40 ha d’une ferme voisine mais sans les bâtiments. La production est aujourd’hui de 1 million de litres de lait avec 90 laitières et 125 ha de SAU. « Le projet d’installation de Susanne était la construction d’un bâtiment neuf. La 1re réflexion était de faire une stabulation tout en conservant la salle de traite en 2 x 6 qui date de 2012 dans le bâtiment existant. Mais les 5 heures de traite quotidiennes et le manque de facilité pour l’accès des laitières à la salle de traite nous ont encouragé à revoir notre projet et à partir sur du neuf avec installation de 2 robots de traite », explique Roland Villiger.

[caption id= »attachment_40960″ align= »aligncenter » width= »720″] Romain Le Mouel, responsable commercial ID Agro ; Roland, Susanne Villiger et leur fille Léona.[/caption]

Un bâtiment évolutif

Roland et Susanne Villiger ont découvert le concept de bâtiment multidôme proposé par ID Agro par l’intermédiaire d’un stagiaire qui les a mis en contact avec un éleveur des Côtes d’Armor ayant investi récemment. « Nous avons été séduits par la luminosité et la bonne ventilation du bâtiment. Son côté évolutif est un atout, on peut facilement le rallonger ou l’élargir », indique l’éleveur. Après un voyage aux Pays-Bas pour visiter des exploitations laitières fonctionnant avec ce concept de bâtiment, les éleveurs lancent leur projet. Ils investissent alors 1 million d’euros pour construire ce bâtiment multi-dôme de 85 m de long sur 52 m de large qui a une architecture similaire à une serre, mais pas la même conception et beaucoup plus de résistance. Les 2 robots de traite sont positionnés au centre. Le bâtiment prévu pour 150 laitières au total (115 vaches en lactation) accueille actuellement 90 vaches en lactation. « Pour l’instant, nous n’augmentons pas le nombre de vaches en lactation car nous atteignons déjà aisément notre droit à produire avec 90 vaches », précise Roland.

La toiture laisse entrer la lumière

« La toiture est composée d’une bâche synthétique en PVC qui filtre la chaleur et 80 % des UV tout en laissant passer la lumière naturelle », décrit Romain Le Mouel, responsable commercial d’ID Agro. Selon lui, cet effet lumière peut influencer la production laitière de +5 à +8 %. « Ici, nous pro-duisons actuellement une moyenne de 40 kg de lait par vache alors qu’avant, on était à 32 kg/VL. Mais il y a plusieurs facteurs qui influencent la production, comme le passage en traite robotisée. Tout n’est pas uniquement lié à l’effet lumière », précise l’éleveur. La fertilité du troupeau est confortée voire même un peu améliorée. La luminosité apporte du bien-être pour les éleveurs et pour les vaches qui paraissent vraiment calmes.

Les ouvertures sur les côtés sont de 5,5 m de hauteur sous gouttière. « Pour atteindre cette hauteur sous gouttière avec un bâtiment traditionnel et 20 ° de pente de toit, il aurait dû faire entre 12 et 14 m de hauteur. Alors qu’ici, on rajoute juste la hauteur du dôme aux 5,5 m de hauteur », explique Romain Le Mouel. Le côté ouest est équipé d’un rideau motorisé afin de protéger de la pluie et des vents dominants. Pour garantir une bonne ventilation, 2 dômes sont équipés de crémaillères au faîtage pour pouvoir s’ouvrir et assurer une circulation de l’air. « Nous pouvons même automatiser l’ouverture des rideaux et du faîtage en les régulant à l’aide d’une station météo. »

[caption id= »attachment_40961″ align= »aligncenter » width= »720″] 20 minutes par jour suffisent pour aérer le compost de l’aire libre avec le tracteur attelé
sur le vibro.[/caption]

Une aire libre en litière compostée

Les éleveurs ont opté pour une stabulation libre en litière accumulée avec bois déchiqueté qui composte en place au cours de l’année. « Ici, il n’y a que 3 poteaux dans l’aire libre, c’était une demande des éleveurs. Habituellement pour cette surface, nous avons entre 6 et 9 poteaux. Techniquement, on aurait même pu le faire sans poteau mais il fallait trouver un bon compromis entre technique et économique. Pour limiter le nombre de poteaux, nous jouons avec les tresses transversales de la structure du bâtiment », explique le responsable commercial d’ID Agro. En limitant les poteaux, cela facilite le travail quotidien du compost qui est réalisé avec un tracteur.

« Le compost est une base de plaquettes de bois ou de copeaux suivant les disponibilités. Il faut entre 900 et 1 000 m3 de bois par an pour garantir le confort des vaches », estime Roland Villiger. Le compost est vidé une fois par an. Le rajout de copeaux ou plaquettes se fait selon le ressenti de l’éleveur. « C’est une autre façon de travailler, il faut observer et faire des rajouts si besoin. De mai à octobre, nous n’avons pas besoin de rapporter de litière. » Les éleveurs passent 20 minutes par jour à aérer le compost à l’aide du tracteur attelé sur un vibro ou un rota si la litière est grasse. « Le travail n’est pas physique comme avec des logettes. Grâce à cette litière compostée, nous constatons que nos vaches sont propres, nous n’avons pas de problèmes de pattes, de cellules ni de dermatites. »


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