Le tuilage de livraisons d’artichaut entre la Bretagne, qui démarre sa production, et l’Espagne et le Sud de la France, qui terminent leur campagne, génère des contrariétés sur les marchés. Tout s’annonçait sous les meilleurs auspices la semaine dernière pour la vente des légumes bretons. Un long week-end ensoleillé, une campagne de production d’artichaut qui démarre. « On aurait pu avoir un joli étal de produits de saison », déplore Gilbert Brouder, président de l’UCPT. Dans certaines enseignes, il y avait seulement « du Calico à Paimpol, en plein bassin de production ! À Lannion, le rayon légume n’avait que 2 têtes à proposer ». Ce cultivar en provenance du Sud de la France ou de l’Espagne exaspère les producteurs bretons. Il reste encore de la marchandise dans ces terres de production, avec des artichauts plus petits encore en livraison. La campagne démarre dans la région de Paimpol avec quelques jours d’avance, qui suffisent à bouleverser les marchés. En plus de ce télescopage de marchandise, Gilbert Brouder précise : « Notre agriculture se fait “manger”, nous ne sommes plus compétitifs au niveau social, fiscal et réglementaire. Les producteurs ne comprennent pas ». Le marché peut changer rapidement Pour Christian Bernard, président de la section artichaut au Cérafel, ce télescopage de marchandise entre le nord et le sud s’explique aussi par « des plantations tardives l’année dernière, qui n’ont pas donné en 2018. Il y a un report sur ce début de saison ». Pour cette campagne précoce, de gros volumes sont déjà passés, « le marché devrait s’épurer, même si le mal est fait. Il faudra du mieux », espère-t-il. Sur la région de Lanmeur (29), la saison va plutôt démarrer la semaine prochaine, elle battra son plein dans 15 jours. Ce secteur cultive des variétés spécifiques en camus, avec…
Artichaut : Télescopage dans les livraisons de légumes