L’Institut de l’élevage s’est intéressé à l’impact de la conformation de la mamelle des chèvres sur la production laitière et les risques de lésions. Mamelle décrochée, avec des trayons plus ou moins droits, en forme de chaussette… la diversité des mamelles caprines est grande sur un quai de traite. À partir des pointages de l’organisme de sélection Capgenes depuis 1995, l’Institut de l’élevage a défini six profils de mamelles, avec la disposition des trayons en fonction de la hauteur du plancher. « Malgré ces catégories, même si les mamelles « chaussette » se distinguent plus en Saanen (18 %) qu’en race alpine chamoisée (9 %), il ne ressort aucune différence en termes de productivité laitière », indique Renée de Crémoux, de l’idele. La hauteur de plancher, un indicateur de risque « Certains paramètres cependant, comme la hauteur de plancher, peuvent correspondre à des indicateurs de risque, comme la venue d’infections : induration, présence d’abcès, fort déséquilibre entre les deux trayons. Et en fonction du nombre de lésions et de l’intensité de ces dernières, le taux cellulaire augmente ». Les mamelles les plus hautes ont le pourcentage le plus faible d’infections chroniques. « Mais entre les profils extrêmes de hauteur de plancher, on recense jusqu’à 300 000 cellules/mL d’écart… » La diversité de ces physiologies a des incidences sur les conditions de traite : une mamelle décrochée présente par exemple une condition non optimale pour l’écoulement gravitaire du lait, avec des risques de bouchonnement. « D’après la notation des gestes durant la traite sur 142 chèvres, des mamelles chaussette ou avec des hauteurs de plancher bas provoquent plus d’entrée d’air, une mamelle à poche se révèle sujette à davantage de manipulations pour le trayeur et des mamelles déséquilibrées provoquent moins de ‘grimpages’ du faisceau trayeur le long du trayon », note l’expert en traite caprine. …
Caprin : Toutes égales face à la traite ?